Montres connectées : un gadget santé stressant ?
12 août 2020
Qualité du sommeil, activité physique, rythme cardiaque… les montres connectées apportent de nombreuses informations utiles pour notre santé. Mais pour les mêmes raisons, elles sont aussi génératrices d’anxiété.
Mon coeur bat-il normalement ? Est-ce que je dors assez ? Ma pratique du sport est-elle suffisante ? Combien de calories ai-je dépensé ces dernières heures ? Ai-je atteint les 10 000 pas quotidiens ? Les montres connectées nous livrent à peu près toutes les données santé dont nous avons besoin pour nous assurer de notre bonne hygiène de vie. Ou faire évoluer nos habitudes en ce sens.
Des chercheurs danois (Université de Copenhague) ont évalué l’impact de ces données permanentes sur nos ressentis. Focus sur la montre connectée FitBit auprès de 27 utilisateurs âgés de 28 à 74 ans. Selon le principal auteur de l’étude, le Pr Tariq Osman Andersen, « ces données les ont incités à faire plus de sport pendant 6 mois, et à prendre connaissance de symptômes anormaux ». Mais les usagers ont aussi éprouvé « plus d’anxiété », du fait de ce surdosage d’informations. Le problème se situe au niveau de l’utilisation de ces données. « Les usagers ne peuvent pas forcément interpréter les données et ont tendance à ne pas consulter de médecins en cas d’inquiétudes. »
En cas de maladies cardiovasculaires
Pour aller plus loin, l’équipe du Pr Andersen a mené 66 interviews auprès de patients atteints d’arythmie cardiaque et porteurs d’un pacemaker, tous propriétaires de la montre FitBit. Point positif, « les patients se disent plus connectés à leur maladie, apaisés quand les indicateurs de sommeil et d’activité physique sont bons ». En revanche, « ces derniers se disent extrêmement anxieux à la moindre exacerbation des symptômes, modification du rythme cardiaque et ils craignent rapidement un infarctus du myocarde ». Le bémol donc, cette montre est adaptée au sport et à la fitness, pas aux profils des patients atteints de maladies cardiovasculaires.
A noter : les suivis médicaux doivent donc être adaptés au profil des patients. Hors maladies, la consultation du médecin traitant peut être nécessaire en cas d’inquiétudes. Il en va de même pour les applications santé.
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Source : Université de Copenhague, le 4 août 2020
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Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet