Naissance : les dangers du non-médical ?

08 janvier 2016

Réservés aux grossesses sans complication, les accouchements non médicalisés sont de plus en plus plébiscités. Ainsi, en France, l’expérimentation des maisons de naissance est bel et bien lancée. Et aux Etats-Unis aussi, les naissances à domicile ou en structures non médicalisées (équivalent des maisons de naissance) augmentent d’années en années. 

Aux Etats-Unis, la majorité des accouchements se déroule toujours dans le cadre médical (hôpitaux, cliniques…). Mais de plus en plus de futures mamans souhaitent donner la vie à domicile, ou dans une structure non médicalisée. Le principal motif avancé, laisser la nature faire les choses et éviter toute intervention médicale.

Mais les accouchements se déroulant hors cadre hospitalier ne sont pas dénués de risques.. En effet, selon chercheurs américains de l’Etat de l’Oregon,«les naissances non médicalisées augmentent le risque de décès infantiles ». Sur 80 000 grossesses survenues entre 2012 et 2013, « les petits nés sans médicalisation présentaient 2,4 fois plus de risque de décéder dans leurs premiers mois de vie comparés aux nourrissons ayant vu le jour dans une structure médicalisée », expliquent-ils. Les accidents néonataux, les mises sous assistance respiratoire des enfants et les transfusions sanguines des mères sont plus fréquentes. Raisons pour lesquelles cette pratique strictement encadrée est réservée aux femmes ne présentant aucune complication pendant la grossesse et pendant l’accouchement. Et que le suivi gynécologique est de la plus grande rigueur.

Restez vigilants

Une sage-femme veille sur les paramètres de la mère et de l’enfant pendant la grossesse. Lorsque tout se passe bien, aucun acte médical n’est pratiqué pendant l’accouchement. D’ailleurs cette même étude américaine prouve aussi qu’en toute logique, les taux de césariennes étaient de 5,3% pour les femmes accouchant « au naturel », contre 24,7% chez les mères optant pour l’accouchement classique. Reste que dès « la moindre anomalie déclarée au cours des 9 mois ou au moment de la naissance doit être remontée pour assurer une prise en charge médicale », a déclaré le Dr Michael Greene, chef du service obstétrique du Massachusetts General Hospital.

Rappelons qu’en France, les sages-femmes et les maïeuticiens, professionnels de santé, disposent des compétences médicales pour procéder au transfert de la femme et de l’enfant à naître dans un service obstétrical. De la même manière, les actes médicaux (épisiotomie de la maman, réanimation du nourrisson…) sont prodigués par ces derniers si la situation le nécessite. « Le pour et le contre des accouchements non médicalisés doivent donc être pris en considération par l’équipe médicale. Seule une bonne communication entre les sages-femmes et les médecins pendant la grossesse permet d’assurer la sécurité de la maman et de l’enfant ».

  • Source : New England Journal of Medicine, 31 décembre 2015

  • Ecrit par : Laura Bourgault : Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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