Narcolepsie : l’impact du cannabis

19 février 2015

Chez les jeunes, la consommation régulière de marijuana augmente le risque de somnolence. L’effet de cette substance psychotrope est tel qu’elle peut faire le terrain de la narcolepsie, maladie chronique du sommeil. Mais avant de poser tout diagnostic, « un dépistage urinaire d’usage de stupéfiants est essentiel afin de savoir si oui ou non l’usage de cannabis est à l’origine du trouble », viennent de révéler des chercheurs américains. 

Tout comme chez l’adulte, les troubles du sommeil peuvent aussi impacter le quotidien des jeunes. Passagers et parfois anodins, ils sont amplifiés par la consommation répétée de psychotropes. « Chez les adolescents et les jeunes adultes notamment, une narcolepsie peut en effet cacher une consommation de cannabis », ont confirmé les auteurs d’une étude américaine récemment publiée dans le Journal of Clinical Sleep Medicin. 

« Une nuit en laboratoire »

L’équipe du  Dr Mark L. Splaingard, directeur du Centre des troubles du sommeil à la Nationwide Children’s Hospital (Ohio, Etats-Unis) a donc observé pendant 10 ans un groupe de 383 jeunes. Pour chacun, l’impact d’une consommation régulière de cannabis sur le sommeil a été évalué par le test de latence d’endormissement (TILE). Ce dispositif consiste à placer l’adolescent dans une chambre en hôpital de jour, puis d’observer sa tendance à s’endormir pendant la journée en enregistrant les phases de somnolence et le temps nécessaire avant de rejoindre les bras de Morphée.

Résultat, « des habitudes anormales de sommeil – voire une narcolepsie – ont pu être repérées chez 43% des jeunes pour qui le test urinaire au cannabis s’est révélé positif ». Et au total, un jeune fumeur sur dix avait consulté pour des symptômes proches de la narcolepsie, sans pour autant attribuer ces troubles du sommeil à l’usage de cannabis. « Avant d’envisager toute prise en charge de la narcolepsie, un test de dépistage urinaire au cannabis est donc essentiel ». Il s’agit de savoir si la narcolepsie est déclenchée par l’usage de marijuana, et donc de ne pas prescrire de médicaments alors que l’arrêt de la consommation serait un premier pas pour pallier les troubles du sommeil.

Votre ado dort trop ?

Si le sommeil de votre ado vous inquiète, sachez que des somnolences répétées voire des siestes inhabituelles, une apathie et un manque d’attention pendant la journée peuvent constituer les premiers signes d’une potentielle consommation de substance psychoactive. Dans ce cas, essayez de lui en parler et/ou de vous tourner vers des structures spécialisées dans l’usage de drogues chez les jeunes

. Pour autant, ne paniquez pas au moindre excès de sommeil de votre ado. Des grasses matinées et des levers tardifs sont le propre de beaucoup d’adolescents, lesquels ont en moyenne besoin de 8 heures de sommeil par nuit pour bien récupérer. 

  • Source : Nationwide Children’s Hospital, février 2015

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Aller à la barre d’outils