Notre nez, un parfumeur né
21 mars 2014
Les parfums sont composés de plusieurs molécules différentes. ©Phovoir
Notre odorat serait bien plus aiguisé que nous ne le pensions. Une étude américaine montre que le nez humain est capable de distinguer un très grand nombre de combinaisons d’odeurs. Et si Jean-Baptiste Grenouille, l’anti-héros et parfumeur surdoué de Patrick Süskind, n’était pas une exception…
Caroline Bushdid de l’Université Rockefeller à New York (Etats-Unis) a étudié la capacité de 28 adultes à distinguer plusieurs parfums. Pour ce faire, son équipe a créé des combinaisons de composantes olfactives. Celles-ci sont des molécules qui, dans la nature, forment des odeurs bien connues. Ainsi, le parfum de la rose est-il constitué de 275 molécules différentes. Au total, les chercheurs ont créé de multiples combinaisons en mélangeant 128 éléments différents par groupes de 10, 20 ou 30.
Deux parfums se ressemblent…
Les volontaires devaient sentir 200 paires de ces cocktails. Ils étaient ensuite interrogés sur les variations qu’ils avaient pu constater. Et ces derniers ont semble-t-il eu le nez fin… Et pour cause, ils sont parvenus à distinguer les différences entre des paires de parfums semblables à 90% !
En se fondant sur leurs résultats, les chercheurs ont établi un modèle mathématique. A partir de celui-ci, ils montrent que l’homme peut distinguer au moins mille milliards de stimulus olfactifs. Ce n’est pas tout car il « peut aussi différencier plusieurs millions de couleurs différentes et presque un demi-million de tons différents », concluent les auteurs.
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Source : American Association for the Advancement of Science, 20 mars 2014
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : David Picot