Octobre Rose : quels sont les différents types de cancer du sein ?

04 octobre 2024

En 2023, plus de 61 000 nouveaux cas de cancers du sein ont été diagnostiqués. Chaque année, plus de 12 000 femmes en meurent. Cancer canalaire ou lobulaire, in situ ou invasif, hormonodépendant ou non… A l’occasion d’Octobre Rose, on vous explique les différents types et sous-types de cancer du sein.

Le cancer du sein est de loin le cancer le fréquent chez la femme. Il représente plus du tiers de l’ensemble des nouveaux cas de cancer diagnostiqués. Stade, grade, triple négatif, canalaire… On n’est parfois perdu lorsqu’on essaie de comprendre ce qu’est un cancer du sein tant les dénominations qui peuvent le caractériser sont nombreuses.

Avant tout, il est important de comprendre l’anatomie du sein. Cet organe se compose de tissu de soutien qui contient des vaisseaux, des fibres et de la graisse. Il contient aussi une glande mammaire, elle-même composée de 15 à 20 compartiments séparés par du tissu graisseux. Chaque compartiment est constitué de lobules et de canaux. Les canaux transportent le lait maternel vers le mamelon, les lobules fabriquent le lait en période d’allaitement.

Les types de cancer

Il existe différents types de cancer du sein en fonction de leur type histologique, c’est-à-dire, en fonction des cellules à partir desquelles le cancer se développe. La grande majorité des cancers du sein sont des adénocarcinomes (95 %), ils se développent à partir des cellule épithéliales (carcinome) de la glande mammaire (adéno) soit un épithélium glandulaire. Ces carcinomes sont dits infiltrants ou in situ.

  • Les adénocarcinomes in situ

Les adénocarcinome in situ sont confinés aux canaux ou aux lobules lorsqu’ils sont découverts. Le carcinome canalaire in situ (CCIS) représente huit à neuf cancers in situ sur 10. Plus rare, le cancer lobulaire in situ (CLIS) reprendre 10 à 15 % des cancers du sein in situ.

  • Les adénocarcinomes infiltrants

On parle de cancer infiltrant lorsque l’adénocarcinome infiltre les tissus alentours. Ils se développent à partir des cellules des canaux, on parle alors de cancer canalaire infiltrant : la tumeur naît dans les canaux mammaires, traverse la paroi et envahit le tissu mammaire voisin. Le cancer lobulaire infiltrant prend lui naissance dans les lobules puis traverse les parois pour envahir le tissu mammaire.

Les cancers infiltrants peuvent atteindre les ganglions, notamment les ganglions axillaires, situés au niveau de l’aisselle. Ils peuvent aussi atteindre d’autres parties du corps, et former des métastases. On parle alors de cancer métastatique.

Il existe d’autres formes beaucoup plus rares de carcinomes : le carcinome médullaire, le carcinome mucineux (les cellules sécrètent du mucus), le carcinome tubuleux, le carcinome papillaire.

  • La maladie de Paget du mamelon

La maladie de Paget du mamelon est un adénocarcinome du sein, un cancer canalaire de haut grade. « Elle prend naissance dans les canaux galactophores qui sont les petits conduits par lesquels le lait est amené vers les orifices du mamelon lorsque la femme allaite. Elle peut alors se propager à l’aréole ou au tissu du sein plus profond », note l’Institut national du cancer. Une croûte se forme au niveau du mamelon et de l’aréole. Ils deviennent rouges et la peau pèle, entraînant des lésions cutanées.

  • Le cancer inflammatoire

Le cancer inflammatoire du sein représente 1 à 4 % de tous les cas de cancer du sein. Contrairement à la grande majorité des cancers du sein qui se développe sous la forme d’une tumeur solide, le cancer inflammatoire parcourt les vaisseaux lymphatiques. « Les cellules cancéreuses ont la caractéristique de se déplacer rapidement dans les vaisseaux lymphatiques de la peau du sein qu’elles finissent par bloquer. C’est ce qui provoque l’inflammation locale du sein », explique l’Institut national du cancer. Les symptômes sont alors visibles : peau du sein capitonné, seins douloureux, bosse ou épaississement du tissu du sein, écoulement du mamelon, changement d’aspect du mamelon, augmentation de la taille des ganglions lymphatiques axillaires. Parfois confondu avec une mastite, le diagnostic peut être retardé.

Les sous-groupes de cancer

  • Le cancer du sein hormonodépendant :

Il s’agit d’un cancer exprimant des récepteurs aux hormones, les œstrogènes et souvent, la progestérone. Il représente 80 % de l’ensemble des cancers du sein et est celui qui présente le meilleur pronostic. Un traitement antihormonal peut être prescrit pour bloquer sa progression.

  • Le cancer HER2 surexprimé 

Ce cancer présente à la surface de ses cellules un grand nombre de récepteurs à la protéine HER2, une molécule qui joue un rôle essentiel dans la croissance du corps et dans la réparation des tissus. Dans le cas du cancer du sein, elle favorise la croissance des cellules cancéreuses. Il représente en moyenne 12 à 20 % des cancers du sein. Il s’agit d’un cancer agressif, c’est-à-dire qu’il est plus susceptible de se développer, se propager et de récidiver. Mais l’immunothérapie constitue un traitement très efficace. Le trastuzumab, un anticorps monoclonal, bloque la protéine HER2 et empêche ainsi le développement du cancer.

  • Le cancer du sein triple négatif 

Ce groupe de cancers, 15 % des patientes, est caractérisé par l’absence de récepteurs aux hormones, œstrogènes et progestérone et de récepteurs HER2, c’est pourquoi il est qualifié de triple négatif et c’est aussi pourquoi il est l’un des cancers les plus difficiles à traiter. En effet, les traitements ciblant ces trois marqueurs sont inefficaces dans ce type de cancer. On le retrouve souvent chez les femmes jeunes qui présentent une prédisposition génétique.

  • Le cancer du sein chez l’homme

Le cancer du sein chez l’homme est rare et peu connu. Ce qui entraîne des retards de diagnostics. Il s’agit le plus souvent de carcinome canalaire, qui ont des récepteurs aux hormones positifs. Le facteur génétique est le plus fréquent.

Comment est défini le stade d’un cancer ?

Le stade du cancer –  l’étendue de la maladie au moment du diagnostic – est défini selon trois critères :

  • la taille et l’infiltration de la tumeur : le carcinome in situ concerne des lésions précancéreuses et sont découvertes à un stade très précoce de la maladie ;
  • l’atteinte ou non des ganglions lymphatiques : lorsqu’ils sont atteints cela signifie que la maladie a commencé à se disséminer. Le nombre et l’emplacement des ganglions concernés renseignent sur le niveau d’évolution de la maladie ;
  • la présence ou non de métastases : le foie, les os et les poumons sont les trois organes les plus fréquemment touchés par un cancer du sein qui a métastasé..

Le stade résulte des analyses combinées du trio « tumeur, ganglions et métastases », en anglais « tumor, nodes, matastasis ». Cette classification TNM, de l’Union internationale contre le cancer, s’exprime en chiffre romain allant de 0 à IV. Pour un cancer métastasé, c’est un stade IV.

Que signifie le grade ?

Le grade du cancer sert à définir l’agressivité de la tumeur. C’est l’examen de la cellule – examen anatomopathologique – qui va permettre de le définir. On étudie au microscope sa taille, sa forme, son architecture et le nombre de cellules en division (activité mitotique). Des moins agressives au plus agressives, les tumeurs sont classées du grade I (bas grade) au grade 3 (haut grade).

  • Source : Ameli.fr, Institut national du cancer, Centre anti-cancer Léon-Bérard, Société canadienne du cancer

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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