Opérés pour un cancer de l’estomac : quel suivi nutritionnel ?

30 juin 2016

Après la chirurgie, les patients pris en charge pour un cancer de l’estomac peinent souvent à retrouver une alimentation normale. A terme, les apports alimentaires insuffisants et mal équilibrés peuvent mener à la dénutrition. Un suivi nutritionnel est donc prévu dans les mois suivant la gastrectomie.

Traitement de référence pour les cancers avancés, la chirurgie gastrique consiste à retirer tout ou une partie de l’estomac. Dans les mois qui suivent, l’alimentation est perturbée, souvent de mauvaise qualité et bien inférieure aux besoins des patients.

La maladie elle-même et l’effet des traitements favorisent déjà une perte de poids pouvant mener jusqu’à la dénutrition. Chez les patients opérés pour un cancer gastrique, ce risque de malnutrition (mauvaise qualité des apports) et de sous-nutrition (insuffisance de prises alimentaires) font donc l’objet d’un suivi scrupuleux. Réitéré tant que l’amaigrissement perdure, un bilan nutritionnel sous forme d’enquête alimentaire est effectué. Le spécialiste ou le diététicien interroge alors le patient sur de potentiels changements de modes nutritionnels (régimes, appétit, dépense énergétique). En parallèle des examens médicaux sont pratiqués pour évaluer la perte de poids.

Quels risques ?

L’état de dénutrition se caractérise par « une perte de plus de 5% du poids habituel en un mois, ou de plus de 10% en six mois (par exemple si une personne de 60 kilos perd 3 kg en un mois ou 6 kilos en six mois) », rappelle l’INCa à ce sujet. « Au-delà de 10% en 1 mois, ou de 15% en six mois, on parle de dénutrition sévère ».

Après l’opération, cet état de dénutrition affaiblit le système immunitaire et réduit donc les capacités à se défendre contre les agressions extérieures. La dénutrition fragilise aussi le processus de cicatrisation post-opératoire. A terme, ce manque d’apports alimentaires provoque une fonte musculaire, une perte d’autonomie dans les gestes du quotidien ainsi qu’une fatigue importante.

Prendre les bonnes habitudes

Pour stimuler votre appétit :

  • Mangez fréquemment en petites portions, avec au minimum 5 repas par jour. Pour éviter les petits creux nocturnes prenez un encas avant de vous coucher ;
  • Sans augmenter la taille des portions, enrichissez vos plats en matières grasses crues (huile d’olive, beurre, crème, fromage pour les mets salés, confiture, caramel, comporte ou miel pour les desserts…). En plus de réveiller la saveur des recettes, ces astuces vous permettront de récupérer progressivement la masse adipeuse indispensable au renforcement de votre organisme ;
  • Maintenez vos apports en protéines (viandes, poissons, produits laitiers, œufs ou compléments alimentaires…) pour stimuler tonus musculaire et système immunitaire ;
  • Mangez entouré(e) et travaillez la présentation des plats ;
  • Pratiquez une activité physique régulière et adaptée pour entretenir force mentale et physique.
  • Source : Site de l’Institut national du Cancer (INCa), consulté le 17 juin 2016

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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