Des outils pour prévenir les décès maternels et néonatals
17 août 2016
Matthias G.Ziegler/shutterstock.com
Difficile à répertorier dans les pays pauvres, le taux de mortalité périnatale y souffre d’imprécision. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) propose 3 outils pour mieux répertorier le nombre de décès déclarés dans la population maternelle et néonatale.
Avec un taux de mortalité maternelle divisé par deux, la prise en charge des mamans en gynécologie-obstétrique a nettement progressé ces 25 dernières années. Et le recul du nombre d’enfants mort-nés, plus timide, se confirme aussi. Mais la naissance constitue toujours un facteur de risque élevé pour la mère et son enfant. « Chaque année dans le monde, 303 000 femmes perdent la vie des suites de l’accouchement. »Et « 2,7 millions de nourrissons décèdent dans les premiers 28 jours de vie », rapporte l’OMS.
Une prévention à la peine
L’analyse des facteurs de risque joue un rôle clé afin de protéger femmes et enfants. Pourtant dans de nombreux pays les autorités médicales se cantonnent à des estimations. Et les origines des décès présentent encore de grandes zones de flou. « La quasi-totalité des enfants mort-nés et la moitié des nouveau-nés perdant la vie après l’accouchement ne sont pas répertoriés dans un registre spécifique », se désole l’OMS. Résultat, « les rapports officiels présentent une marge d’erreur de 30% à l’échelle mondiale, de 70% dans certains pays ».
Impossible donc de rapporter précisément chacun des facteurs de risque à l’origine de ces décès périnataux. Or «l’intervention en amont de pathologies létales constitue un pilier essentiel en faveur de la survie des femmes et des petits », explique Ian Askew, directeur à l’OMS du département Santé Reproductive.
Pour pallier ce fléau l’OMS a donc mis au point des outils permettant de mieux répertorier les données. Ces derniers permettent d’améliorer la classification, « en rapportant par exemple les cas de décès périnataux liés à un diabète ou à une hypertension chez la maman ». Le focus est aussi mis sur les investigations scrupuleuses à mener sur « les conditions de décès des nourrissons ». Dernières mesure, « prévoir des rencontres mondiales entre spécialistes deux fois par an pour dresser un bilan précis de la mortalité maternelle et néonatale ». Des échanges biannuels mis en place par 46% des pays du monde seulement aujourd’hui.
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Source : Organisation mondiale de la Santé (OMS), 16 août 2016
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon