











Accueil » Médecine » Maladies infectieuses » Paludisme : des moustiques infertiles contre l’épidémie ?
Une nouvelle étude britannique renforce l’arsenal mis en place pour éradiquer le paludisme. ©James G. Gathany, The Public Health Image Library
Lentement mais sûrement, le taux de mortalité lié au paludisme diminue à l’échelle mondiale. Dernière nouvelle, des chercheurs britanniques auraient trouvé un moyen de limiter la propagation virale sur le long terme. Le principe ? Bloquer le pouvoir reproducteur des moustiques anophèles – vecteurs majeurs du virus – en modifiant le gène de la fertilité.
Des chercheurs de l’Imperial College London ont réussi à neutraliser les capacités de reproduction des moustiques Anopheles gambiae. Le principe, bloquer l’activité ovarienne chez les femelles en modifiant génétiquement ces insectes. Objectif, intervenir sur les cycles de reproduction pour faire reculer l’épidémie du paludisme. Sur le papier, cela semble réalisable puisque lors d’une fécondation, le gène de l’infertilité se transmet dans 90% des cas.
Quelques bémols cependant, « l’utilisation de cette technique ne pourra pas intégrer les programmes scientifiques avant une dizaine d’années », explique le Dr Tony Nolan, auteur de l’étude. Et une éventuelle éradication du paludisme liée à ces modifications génétiques ne pourra survenir avant… un siècle. Enfin, « étant donné qu’il existe 3 400 différentes espèces de moustiques dans le monde, dont 800 en Afrique, la modification génétique sur une seule et même espèce ne suffira pas à modifier l’écosystème ».
De l’espoir ?
Mais en complément d’autres dispositifs préventifs et thérapeutiques, cette découverte pourrait limiter le nombre de nouvelles infections. Un enjeu de taille à l’heure où :
En chiffre. En 15 ans, le taux de mortalité lié au paludisme a diminué de 60% à l’échelle mondiale. Mais l’épidémie ne faiblit pas : 214 millions de nouvelles infections ont été rapportées cette année, contre 198 millions en 2013. Principal continent concerné, l’Afrique qui regroupe à elle seule 78% des patients diagnostiqués et 80% des décès.
Source : Nature Biotechnology, le 7 décembre 2015
Ecrit par : Laura Bourgault : Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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