A Paris, les gares concentrent 20% des arrêts cardiaques

09 avril 2015

Où se produisent la plupart des arrêts cardiaques ? En dehors du domicile et de l’hôpital, ces accidents cardiovasculaires sont nettement plus fréquents dans les gares. C’est en tout cas ce qu’a observé une équipe INSERM dans la capitale. Un argument fort pour cibler l’installation des défibrillateurs dans ces lieux de passage.

Au total, 1 255 arrêts cardiaques survenus sur la voie publique, c’est-à-dire en dehors de l’hôpital et du domicile, ont été recensés entre 2000 et 2010 à Paris. Chaque épisode a été situé individuellement sur une carte de la capitale découpée en 2 020 cases renseignant chacune sur leur densité de population, le flux de population et les équipements urbains présents (gare, école, centre commercial, musée…).

Aucun lien entre la fréquence d’arrêts cardiaques et la densité d’habitation dans une zone donnée n’a été observée par les chercheurs du Centre d’expertise Mort subite (Inserm, AP-HP, Université Paris Descartes), aidés par la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris et de l’Atelier parisien de l’urbanisme. En revanche, « il existe une forte association avec la fréquentation d’un lieu, à savoir le nombre de personnes qui y passent au cours d’une journée », indiquent les chercheurs. Dans le détail, et de manière significative, cinq lieux se démarquent. Il s’agit des cinq principales gares parisiennes. « C’est ainsi que moins de 1% de la surface de la ville concentre près de 20% du nombre total d’arrêts cardiaques. »

Des défibrillateurs ciblés

Pour autant, les sites touristiques et les musées également très fréquentés ne sont pas associés à une sur-présentation d’arrêts cardiaques. Celle-ci est donc spécifique des gares où la survenue de ces accidents est globalement cinq fois plus importante que dans les lieux touristiques.

Les raisons de ce phénomène restent inexpliquées. Toutefois, les chercheurs suspectent « le rôle du stress physique et psychologique généré par les déplacements et les transports ». En attendant de clarifier ce point, « les gares parisiennes représentent des zones à risque d’arrêt cardiaque », estime Eloi Marijon, responsable des recherches. « Il faudrait donc renforcer la présence des défibrillateurs dans ces lieux plutôt que de chercher à l’homogénéiser dans tous les quartiers de la capitale. » Et bien sûr, « continuer à sensibiliser le grand public à l’utilisation de ces appareils encore trop rarement utilisés en cas de problème ».

  • Source : unité 970 Inserm/Université Paris-Descartes, Paris-Centre de recherche cardiovasculaire (PARCC), hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP), Paris, 7 avril 2015

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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