Personnes âgées : un animal contre la dépendance ?
16 septembre 2014
L’animal sollicite les capacités cognitive, motrice et affective des personnes âgées. ©Destination Santé
En plus de stimuler l’attention, la zoothérapie utilise le chien comme support … à l’activité physique des personnes âgées. Peu connue, cette approche aide à soulager les patients des maux du quotidien. Peut-être même à mieux vivre la vieillesse … Reportage.
Agée de 80 ans, Madame Houppe réside depuis plusieurs années à l’Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) Notre-Dame-des-Chênes, à Saint-Malo. Atteinte de troubles de la démence, elle est aussi sujette à un manque de tonus et d’importantes difficultés motrices. Pour lutter contre la diminution progressive de ses capacités, elle suit, avec Yvonnick Marmignon, médiateur animal de l’association Umanima, des séances de zoothérapie tous les mardis matin. Cette approche vient faciliter son quotidien. « Tant pour la toilette, l’habillage que pour la prise des repas et la marche », précise Emmanuel Doumalin, directeur et médiateur animal de l’association Umanima. L’objectif, à terme, est de réduire le risque de chute.
Retrouver de l’assurance
« Madame Houppe, je guide votre main sur le chien, du cou jusqu’au bas du dos, et vous me suivez », commence Yvonnick, en début de séance. Assise devant le chien allongé de tout son long sur la table, la patiente répète le mouvement cinq fois. « Puis pour mémoriser et intégrer le geste, elle doit tour à tour toucher les oreilles de l’animal, le nez puis les cuisses tout en nommant les parties du corps, à droite comme à gauche. « L’objectif étant d’intégrer le schéma corporel et la latéralité. Par miroir, cela l’aide à reprendre conscience de son corps à elle ».
En plus de faire appel à la concentration, le lien avec l’animal incite aussi à la confiance en soi. En position debout, Madame Houppe ressent en effet une grande appréhension à se pencher vers l’avant. Les caresses adressées au chien vont l’inciter à se lever puis à se déplacer autour de l’animal. « Il s’agit de tendre les bras afin d’atteindre la colonne vertébrale du golden retriever ». L’animal devient ainsi un prétexte au mouvement.
Dans le collectif
En plus de faciliter le mouvement et la prise de parole, la médiation animale entend aussi redonner goût à la vie en groupe. « Car selon les besoins et les capacités de chacun, les séances peuvent aussi être collectives. Tout dépend des capacités de chaque personne à interagir avec son entourage », conclut le médiateurs.
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Source : de notre envoyée spéciale à l’Ehpad Notre-Dame-des-Chênes (St Malo, Ille-et-Vilaine)
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon