











Accueil » Famille » Grossesse » Perturbateurs endocriniens : les femmes enceintes, de plus en plus exposées
© DisobeyArt/shutterstock.com
De nombreuses études ont montré les risques d’une exposition aux perturbateurs endocriniens pendant la grossesse. L’enfant à naître voit, entre autres, son risque de développer des troubles du comportement augmenter. Et sa fonction respiratoire peut être altérée. Et pour cause : comme le reste de la population, les femmes enceintes sont très largement exposées à ces produits chimiques toxiques via l’air, l’alimentation ou encore les cosmétiques et les produits de nettoyage.
Bisphénol, phtalates, pesticides… En 2016, une étude française portant sur la cohorte Elfe révélait « la présence d’un ou plusieurs polluants chez la quasi-totalité des femmes enceintes de l’étude ». Une nouvelle étude menée aux Etats-Unis cette fois conduit à un constat similaire. Dans ce nouveau travail, 103 produits ont été retrouvés dans l’analyse d’urine de 117 femmes enceintes. Près de 80% d’entre eux ont été trouvés au moins chez une des femmes testées. Et plus d’un tiers a été détecté chez la majorité des participantes.
« Notre travail révèle que le nombre et l’étendue des produits chimiques auxquels sont exposées les femmes enceintes restent toujours élevés », soulignent les auteurs. « Et ce malgré les diverses interdictions de certains produits » comme le bisphénol A dans les plastiques alimentaires*. En effet, parmi les substances identifiées, « plusieurs sont des remplacements de produits désormais interdits ». Or « ceux-ci pourraient très bien être aussi toxiques que leurs prédécesseurs », s’inquiètent les auteurs. Un constat alarmant quand on sait que la combinaison de plusieurs produits conduit à un effet cocktail.
Si toutes les femmes enceintes semblent exposées à des perturbateurs endocriniens, l’étude montre toutefois que certaines sont plus à risque que d’autres. Parmi elles, les femmes non-blanches, celles n’ayant pas fait d’études supérieures, celles qui sont célibataires ou encore celles ayant été exposées au tabac. En clair, les catégories plus souvent les moins favorisées socialement. Pourquoi ? « Cela pourrait s’expliquer par une plus importante consommation d’aliments ultra-transformés et de produits cosmétiques contenant davantage de produits chimiques », suggèrent les scientifiques.
*depuis le 1er janvier 2015 en France
Source : Environmental Science & Technology
Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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