Polluants organiques : toutes les femmes enceintes exposées

07 décembre 2016

Bisphénol A, phtalates, pesticides, retardateurs de flamme… les polluants organiques de l’environnement sont présents dans de nombreux aliments et biens de consommation courants. L’exposition des femmes enceintes peut avoir de lourdes conséquences sur la grossesse et le futur enfant. C’est pourquoi une surveillance des niveaux d’exposition est importante. La première étude nationale publiée par Santé publique France ce 6 décembre révèle des taux en baisse. Rassurant ?

Cette étude s’appuie sur un échantillon de 4 145 femmes enceintes ayant accouché en 2011 en France continentale (hors Corse) et incluses dans la cohorte Elfe. Au total, 117 biomarqueurs d’exposition à des polluants organiques de l’environnement ont été dosés dans des prélèvements d’urine et de sang maternels recueillis en maternité. Ces femmes ont également répondu à des questionnaires, qui ont porté sur leurs données de santé, leurs consommations et leurs modes de vie.

Résultat, « la présence d’une ou plusieurs de ces substances est décelée chez la quasi-totalité des femmes enceintes de l’étude », indiquent les auteurs. Toutefois, « les niveaux de concentration constatés sont globalement inférieurs à ceux observés dans les études antérieures françaises et étrangères. »

Quelles substances ?

Les polluants organiques étudiés sont :

  • le bisphénol A, présent notamment dans les plastiques et emballages alimentaires ;
  • les phtalates, qui peuvent entrer dans la composition de matériaux à base de PVC ou de cosmétiques courants ;
  • les pesticides, y compris à usage domestique tels les anti-poux et désherbants;
  • les dioxines, furanes et PCB, utilisés dans les processus industriels ;
  • les retardateurs de flamme, que l’on retrouve dans de nombreux appareils électriques et textiles ;
  • et les composés perfluorés, qui peuvent être présents dans les produits ménagers courants.

Perturbateurs endocriniens ou cancérigènes avérés ou suspectés, ces substances sont toutes délétères. « Mais leur présence dans l’organisme de la mère n’implique pas nécessairement d’effet néfaste pour sa santé ou celle de l’enfant à naître », rassurent les auteurs.

Vers une moindre exposition

L’objectif reste toutefois, comme le rappelle la ministre de la Santé Marisol Touraine, de « limiter l’exposition à ces substances, en particulier pour les populations les plus vulnérables (les nouveau-nés, les enfants et les femmes enceintes) ». Pour tenter de réduire cette exposition, la ministre rappelle :

  • l’interdiction du Bisphénol A dans les jouets décidée par la loi de modernisation de notre système de santé ;
  • l’interdiction des phtalates dans certains dispositifs médicaux à destination des femmes enceintes et des nouveau-nés ;
  • le renforcement de l’information sur les risques liés aux produits chimiques, dont les perturbateurs endocriniens, via l’insertion d’un message dans le carnet de maternité et dans le carnet de santé de l’enfant.

Rappelons toutefois que l’alimentation représente la source principale d’exposition. Les autres sources étant l’air intérieur et extérieur, la consommation de tabac, l’utilisation de produits d’hygiène et cosmétiques ainsi que de pesticides à domicile.

  • Source : Santé publique France, 6 décembre 2016

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche

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