Pesticides : les données inquiétantes de l’Inserm
01 juillet 2021
Les nouvelles ne sont pas bonnes sur le front des pesticides. L’Inserm vient en effet de publier une expertise collective pointant du doigt les risques associés à différentes substances dans la survenue de cancers, de troubles respiratoires, neurologiques et hormonaux.
A quel point l’exposition chronique aux pesticides s’avère nocive pour l’Homme ? Dans la continuité de son expertise de 2013, l’Inserm se penche sur cette question dans sa dernière publication du 30 juin*. Les scientifiques ont passé au crible plus de 5 300 travaux publiés depuis le premier trimestre de 2020.
Un danger de tous les âges
Et le tableau est sombre. L’expertise confirme la présomption forte d’un lien entre l’exposition professionnelle aux pesticides et différentes pathologies :
- Les pesticides engendrent un sur-risque de développer « quatre pathologies : les lymphomes non hodgkiniens (LNH), le myélome multiple, le cancer de la prostate et la maladie de Parkinson », détaille l’Inserm. Mais aussi « des troubles cognitifs et la bronchopneumopathie chronique obstructive/bronchite chronique, BPCO» ;
- La corrélation entre les pesticides et « la maladie d’Alzheimer, les troubles anxiodépressifs, certains cancers (leucémies, système nerveux central, vessie, rein, sarcomes des tissus mous), l’asthme et des pathologies thyroïdiennes » est considérée comme moyenne.
Une exposition in utero à des pesticides utilisés à la maison expose l’enfant à naître à une fragilité face aux leucémies aiguës. Et lorsque la future mère est exposée dans un cadre professionnel, le petit présente un sur-risque de leucémie aiguë myéloïde. Et lorsque les futurs papas sont en contact avec des pesticides au travail pendant la période pré-conceptionnelle, l’enfant se trouvera surexposé à la leucémie aiguë lymphoblastique.
Quid des tumeurs du système nerveux central ? « L’expertise confirme la présomption forte d’un lien entre l’exposition professionnelle des parents aux pesticides (sans distinction) pendant la période prénatale. » Et au cours de la grossesse mais aussi pendant l’enfance, « les résultats conduisent à une présomption forte d’un lien entre les tumeurs du système nerveux central et l’exposition domestique aux pesticides (sans distinction) ».
Enfin certains pesticides** in utero exposent l’enfant à des risques « de troubles du développement neuropsychologique et moteur ». Mais aussi des perturbations « du comportement de type internalisé tels que l’anxiété ».
A noter : pour consulter l’expertise collective dans son intégralité, cliquez ici.
*à la demande de la Direction générale de la prévention des risques, la Direction générale de la santé, la Direction générale du travail, la Direction générale de la recherche et de l’innovation, ainsi que le secrétariat général du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation
**organophosphorés et pyréthrinoïdes