Peut-on être allergique aux vaccins ?
25 janvier 2021
Alors que la campagne de vaccination contre la Covid-19 suit son cours, les effets indésirables inquiètent. Et parmi ceux-ci, le risque d’allergies éventuelles. Mais est-ce possible ? Les vaccins en général risquent-ils de provoquer des réactions anaphylactiques ? Faisons le point.
La vaccination a pour but de protéger de manière individuelle et collective contre des pathogènes souvent mortels. C’est le cas de la campagne actuelle d’immunisation contre la Covid-19. Pourtant, et ce n’est pas nouveau, nombreux sont ceux qui n’accordent pas leur confiance à ces médicaments. Notamment en raison d’un supposé risque d’allergie.
Si comme pour tout médicament, l’administration d’un vaccin induit un risque d’allergie, les cas sont très rares, en particulier en ce qui concerne celles de type IgE médiées. Il s’agit de réactions faisant intervenir les immunoglobulines E, communément appelées IgE. Ce sont elles qui provoquent les réactions immédiates les plus sévères, comme le choc anaphylactique.
A l’inverse, « les réactions non induite par les IgE se caractérisent par des symptômes généralement localisés au niveau du système digestif, qui apparaissent plus tardivement, c’est-à-dire dans les heures ou les jours suivant (l’exposition à l’allergène ndlr) », précise l’Association Allergies Québec. La plupart des allergies liées aux vaccins, déjà très rares, appartiennent à cette catégorie.
Notez en outre que la plupart des réactions localisées de type inflammation du bras dans les jours qui suivent l’injection ne correspondent pas à des réactions allergiques.
Divers composants en cause
Les rares réactions allergiques réelles provoquées par les vaccins peuvent être causées par les antigènes microbiens eux-mêmes, mais aussi par d’autres composants. Il peut s’agir en particulier de composants résiduels du milieu de culture, de conservateurs ou de stabilisateurs. Parmi eux :
Les œufs. La fabrication de certains vaccins, comme celui de la grippe saisonnière, nécessitent l’utilisation d’embryons d’œufs. C’est pourquoi « ces vaccins sont administrés avec certaines précautions chez les individus allergiques aux œufs », indique l’Association des Allergologues et Immunologues du Québec. « Selon la gravité de l’allergie aux œufs, le vaccin sera administré en une ou plusieurs doses avec une observation prolongée. »
La gélatine. Ajoutée comme stabilisateur à de nombreux vaccins, la gélatine peut être responsable de réactions anaphylactiques après administration de vaccins comme le ROR ou contre la varicelle. « Les personnes ayant développé une réaction anaphylactique après ingestion de gélatine doivent donc consulter un allergologue avant de recevoir un vaccin contenant de la gélatine », peut-on lire dans la Revue médicale suisse.
Des antibiotiques, comme la néomycine, la polymixine B et la streptomycine, utilisés pendant la culture virale peuvent être présents dans certains vaccins sous forme de traces. C’est le cas dans le vaccin contre la poliomyélite et les vaccins antigrippaux.
Le latex. Des protéines de latex peuvent être présentes dans le bouchon du flacon du vaccin, les pistons et les capuchons des seringues. D’où un risque potentiel de réaction anaphylactique chez les patients connus pour une allergie au latex.
Des protéines de poulet peuvent être retrouvées dans le vaccin contre la fièvre jaune. Un risque de réactions existe alors chez des personnes souffrant déjà d’une allergie au poulet car celle-ci peut provoquer une anaphylaxie.
Et pour les vaccins anti-Covid ?
En ce qui concerne les allergies survenues suite à l’administration des nouveaux vaccins contre la Covid-19, le polyéthylène glycol est un suspect potentiel. Présent à faible dose, cet excipient est reconnu comme un allergène dans de rares cas. C’est pourquoi, « la HAS recommande d’éviter le vaccin chez les personnes présentant des antécédents d’allergie graves de type anaphylactique, dans l’attente de données complémentaires », peut-on lire sur InfoVac France.
En pratique, « l’administration de ces vaccins (comme pour tout autre vaccin) doit être réalisée dans des conditions permettant de gérer une réaction d’hypersensibilité immédiate grave : adrénaline injectable (stylo auto-injecteur ou flacon + seringue) à disposition et observation des personnes vaccinées pendant au moins 15 minutes pour tous les patients et 30 minutes pour les patients à risque. »
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Source : Association Allergies Québec - l’Association des Allergologues et Immunologues du Québec – Revue médicale Suisse – Santé et Services sociaux Québec – InfoVac-France janvier 2021
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet