Plus de 433 000 médicaments illicites saisis en France

26 septembre 2017

Au total, 25 millions de médicaments ont été saisis dans le monde au cours de l’opération internationale PANGEA X. L’intervention douanière qui s’est déroulée du 12 au 19 septembre dans 123 pays, a permis de saisir en France, 433 000 produits de santé illicites ainsi qu’1,4 tonne de produits de santé en vrac. Des chiffres impressionnants, malgré une baisse par rapport à l’opération précédente.

Du 12 au 19 septembre 2017, l’opération internationale PANGEA X, coordonnée par Interpol, a donné lieu à « un grand nombre d’arrestations dans le monde entier, ainsi qu’à la saisie de milliers de médicaments potentiellement dangereux », indique l’Agence nationale de sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM).

La France, une porte d’entrée pour le marché illicite en Europe

En France, 433 000 produits de santé illicites et 1,4 tonne de produits de santé en vrac ont été saisis. « Plus de 70% de ceux-ci proviennent d’Asie (principalement d’Inde et de Singapour) », note l’agence. « Une prise deux fois moindre par rapport aux saisies de la dernière opération PANGEA en France », indique un porte-parole des Douanes françaises. Pourtant, « il est impossible d’en tirer des conclusions définitives sur l’état du marché des médicaments illicites », souligne-t-il.

« Une partie des saisies n’était d’ailleurs pas destinée au marché français », indique-t-il. En effet, « l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle est une des premières portes d’entrée du fret en Europe ». Par conséquent, « nous saisissons de nombreux produits dopants notamment, à destination du Royaume-Uni et des pays de l’Est ».

La majorité de ces produits saisis est constituée de médicaments dépourvus d’autorisation de mise sur le marché (AMM), de médicaments détournés de leur usage et utilisés comme stupéfiants. Parmi les molécules concernées, de nombreux produits dopants, des médicaments érectiles, des psychotropes et stupéfiants ainsi que des crèmes éclaircissantes pour la peau.

Achats sur internet à haut risque

Le marché des médicaments contrefaits tient une place de choix sur Internet. C’est pourquoi de nombreux sites sont passés au crible par les douanes. Au total, dans le monde 3 584 d’entre eux ont été fermés. En France ce sont « 174 sites internet illégaux de vente de faux médicaments qui ont été identifiés au cours de l’opération », indique l’ANSM. Par ailleurs, « 27 enquêtes, portant principalement sur des médicaments (notamment érectiles), des produits en vrac (sous forme de poudre ou comprimés) et des produits dopants, ont été ouvertes ».

« Les infractions principalement visées sont d’une part l’exercice illégal de la profession de pharmacien mais d’autre part l’offre, la cession et la vente de substance ou plante inscrite en liste I et II ou classée comme psychotrope (ou vénéneuses) », précise l’agence.

Le fentanyl sous surveillance

Le trafic et la consommation récréative de fentanyloïdes (des analgésiques opioïdes) est en nette recrudescence depuis cinq ans dans le monde. La France n’échappe pas à la règle avec « l’apparition début 2015 de cas de décès qui leur sont imputables». C’est pourquoi « 16 nouveaux dérivés du fentanyl ont été inscrits le 8 septembre 2017 sur la liste des stupéfiants », note l’ANSM. Laquelle rappelle que « ces produits présentent un risque grave pour la santé publique, compte tenu de leur potentiel d’abus et de dépendance et du risque d’overdose mortelle ».

L’agence reste en alerte en raison de la recrudescence de ces signalements, même si « aucune saisie de fentanyloïdes n’a été effectué au cours de cette opération » dans notre pays. Dans le monde en revanche, « plusieurs pharmacies illicites sur internet ont été fermées pour avoir propose du fentanyl à la vente », indique Interpol.

Pour rappel : « Seul le circuit des pharmacies d’officine et de leurs sites autorisés pour la vente en ligne de médicaments, régulièrement contrôlés par les autorités sanitaires, apporte des garanties sur la qualité, l’efficacité et la sécurité des médicaments achetés. » Pour acheter des médicaments sur internet en toute sécurité, consultez le site de l’Ordre national des pharmaciens.

  • Source : ANSM, OCLAESP, Douanes et Droits indirects, 26 septembre 2017 – Interpol, 25 septembre 2017

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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