Pollution : des particules très fines dans le métro londonien

29 décembre 2022

L’air du métro est particulièrement pollué. Plusieurs travaux l’ont déjà montré, mais des chercheurs outre-Manche se sont penchés sur la composition précise des polluants de l’air du London Underground, nom du réseau de la capitale britannique. Leur constat est inquiétant pour la santé des usagers.

On sait que la pollution atmosphérique est largement composée de particules fines et ultrafines, parmi lesquelles les PM10 – d’un diamètre inférieur à 10 µm. Suffisamment petites pour pénétrer les voies respiratoires, elles sont considérées comme faisant partie des plus toxiques. Mais il en existe de plus petites encore : les PM1 – de moins d’1 µm – peuvent atteindre les voies bronchiales les plus profondes, voire pénétrer dans les voies sanguines.

Une étude a récemment montré que l’air du métro parisien est 3 fois plus pollué que l’atmosphère extérieure. Notamment en raison d’une présence importante de particules fines. Hassan Sheikh et ses collègues de l’Université de Cambridge sont allés plus loin dans l’analyse en cherchant à connaître plus précisément la composition de la pollution atmosphérique dans le métro londonien.

100 fois plus fines

Pour ce faire, ils ont effectué des prélèvements de poussière sur les plateformes, les guichets et les cabines de conducteurs dans 39 stations du réseau sous-terrain, grâce à une technique basée sur le magnétisme. Ils ont ensuite analysé la structure, la taille, la forme, la composition chimique et les propriétés magnétiques des particules.

Résultat : la moitié des éléments retrouvés sont des particules de fer essentiellement composées d’oxyde de fer appelé maghémite. Leur diamètre avait une moyenne de 10 nanomètres, soit 0,01 µm, 100 fois moins que les PM1 ! De quoi pénétrer profondément dans notre organisme…

Laver le métro

Selon les chercheurs, ces polluants pourraient être produits par les éléments en fer des voies, des freins et des roues du métro notamment, et maintenues dans les couloirs sous-terrain en raison d’une absence de ventilation. Les particules en suspension finissent par se poser au sol et s’y accumuler, mais elles sont à nouveau dispersées dans l’air du métro, chaque fois que les trains se remettent en mouvement. Et peuvent donc être inhalées.

C’est pourquoi les auteurs suggèrent que « la quantité de poussière remise en suspension dans l’air pourrait être réduite en lavant les voies et les murs des tunnels, ainsi qu’en utilisant des filtres magnétiques dans les systèmes de ventilation ».

  • Source : Scientific Reports - University of Cambridge - Airparif

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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