Pollution : les scénarii pour sauver des vies

06 septembre 2016

La pollution de l’air constitue désormais la première cause environnementale de mort prématurée dans le monde. Et la France n’est pas épargnée par l’impact d’une exposition chronique aux particules fines. Un travail d’analyse des données épidémiologiques a été réalisé par des chercheurs français. Les résultats, publiés dans la dernière édition du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), révèlent à quel point la santé publique bénéficierait d’une baisse de la pollution de l’air.

L’exposition chronique aux particules fines dans l’air favorise le développement de pathologies chroniques. Ce qui entraîne une augmentation de la mortalité et une baisse de l’espérance de vie. Au total, « cette pollution est responsable de 9% de la mortalité en France, représentant 48 283 décès annuels », précisent les rédacteurs du BEH.

Le travail d’une équipe de chercheurs français a été mené sur 36 219 communes rassemblant plus de 61,6 millions d’habitants. Dans les grandes villes, près de 95% de la population était exposée à des valeurs dépassant le seuil recommandé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour protéger la santé. A savoir 10µg/m3.

Réduction de la pollution, amélioration de la santé

Les scientifiques ont élaboré plusieurs scénarii pour déterminer quel serait le bénéfice en matière d’espérance de vie si les villes réussissaient à baisser leur taux de particules fines. Résultat, « si l’ensemble des communes de France continentale parvenaient à atteindre les niveaux de particules fines observés dans les 5% des communes les moins polluées de la même classe d’urbanisation, la mortalité pourrait diminuer de 7% », révèlent-ils.

Autre scénario envisagé : « si aucune des communes ne dépassait la valeur guide de l’Organisation mondiale de la santé pour les particules fines, 17 712 décès pourraient être évités chaque année », poursuivent les auteurs.

Conclusion, quel que soit le scénario retenu, « une baisse des niveaux de pollution de l’air pourrait se traduire par des gains considérables pour la santé », concluent-ils.

  • Source : BEH, 6 septembre 2016

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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