Poppers, des dangers bien réels

10 octobre 2014

poppersokDe petits flacons contenant un liquide jaunâtre, très volatile. Les poppers, inhalés par de nombreux jeunes pour leurs propriétés psychoactives (vasodilatatrices et euphorisantes), étaient totalement interdits entre 2007 et 2011. Mais depuis 2013, ces préparations sont à nouveau en vente libre en France. Pourtant, les risques pour la santé liés à l’inhalation de ces nitrites sont bien réels. L’ANSM alerte les professionnels de santé des effets de l’impact d’un tel usage.

Troubles cardiaques, oculaires, sanguins et psychiques. La liste des conséquences sur la santé de l’inhalation de poppers est longue. Les consommateurs, à la recherche d’un état d’ébriété, d’une euphorie brève (5 à 10 minutes) et d’une amélioration de leurs performances sexuelles, prennent d’importants risques en les « sniffant ». Ainsi, entre 1999 et 2011, 817 cas symptomatiques ont été signalés en France. Parmi lesquels, 146 se sont révélés graves, dont 6 mortels.

Commercialisées à l’origine pour un usage thérapeutique dans certaines affections cardiaques, ces substances provoquent une euphorie et un sentiment de relaxation. Ces effets sont souvent détournés dans le but d’améliorer les rapports sexuels.

Les médecins en alerte

L’Agence nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM) publie une liste des effets indésirables potentiels de ces produits. Objectif, attirer l’attention des professionnels de santé sur les risques des poppers, s’ils sont amenés à prendre en charge des consommateurs. Sont particulièrement concernés les médecins urgentistes, les ophtalmologues, les toxicologues et ceux travaillant dans les consultations jeunes consommateurs.

Outre une dépendance, l’inhalation à but récréatif peut entraîner les conséquences suivantes :

  • « Des troubles cardiovasculaires : tachycardie, hypotension artérielle, malaise voire collapsus cardiovasculaire ;
  • Des atteintes oculaires telles qu’une diminution de l’acuité visuelle ;
  • Des nausées, vomissements, flush transitoire, irritations cutanées du nez et des lèvres, céphalées. Une hypertension intracrânienne peut également survenir ;
  • Des troubles sanguins : hémolyse aiguë provoquant une insuffisance rénale aiguë et une acidose métabolique, hémolyse chronique en cas d’utilisation continue, ou méthémoglobinémie à l’origine d’une cyanose. A partir de taux plus élevés sont également retrouvés des signes d’hypoxie tissulaire pouvant entraîner dyspnée, douleur angineuse, convulsions, voire un coma ;
  • Des troubles psychiques : intrépidité, impulsivité, anxiété, épisodes dépressifs voire suicides, troubles cognitifs de l’apprentissage, de la mémoire et de l’attention, troubles obsessionnels et compulsifs. »
  • Source : ANSM, 7 octobre 2014

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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