Europe : des drogues toujours plus dures

28 mai 2014

La consommation de stupéfiants est un mal répandu en Europe. Malgré une baisse de la mortalité par overdose ces dernières années, la lutte est loin d’être gagnée, rappellent les rédacteurs du rapport européen sur les drogues, publié ce 27 mai par l’Observatoire européen des Drogues et des Toxicomanies (OEDT). En effet, si la situation est globalement stable, l’arrivée de nouvelles drogues de synthèse, fortement dosées, rend « le problème de plus en plus complexe ».

« Les drogues consommées aujourd’hui en Europe s’avèrent plus nocives pour la santé des usagers que par le passé », déplore Cecilia Malmström, commissaire européenne aux affaires intérieures. Le rapport fait état de drogues ‘traditionnelles’ plus dosées. C’est le cas de « l’ecstasy et du cannabis vendus dans la rue ». Mais aussi de « la réémergence de poudres et de pilules d’ecstasy fortement dosées en MDMA suscitant des inquiétudes ».

Au-delà de ce constat, l’apparition de nouvelles substances de synthèse est aussi très préoccupante. Ainsi, les pouvoirs publics européens sont-ils « de plus en plus souvent confrontés à des substances prenant la forme de poudres apparemment inoffensives, conditionnées dans des emballages de petite taille, faciles à transporter. Mais  qui, en réalité peuvent contenir des milliers de doses mortelles », poursuit Cecilia Malmström.

250 nouvelles substances psychoactives en 4 ans

Les représentants de l’Observatoire constatent également une augmentation du nombre de nouvelles substances. Lesquelles sont souvent facilement disponibles. En 2013, exactement 81 nouvelles drogues ont été signalées pour la première fois en Europe. Portant ainsi à plus de 350 le nombre de ces substances surveillées. Au cours des quatre dernières années, près de 250 ont été identifiées !

Parmi elles, certaines sont particulièrement puissantes. « Ce phénomène a des implications tant pour les usagers que pour les autorités. Lesdites substances peuvent être toxiques à très faibles doses. De petites quantités peuvent aussi servir à fabriquer un nombre important de doses individuelles », poursuivent les auteurs du rapport. Des doses parfois mortelles.

Le nombre de décès liés aux opiacés de synthèse est d’ailleurs en hausse dans certains pays. En 2012, il a par exemple fortement augmenté en Estonie, la plupart étant dus au fentanyl et à ses dérivés. Au total, « on estime à 1,3 million le nombre d’utilisateurs d’opaciés illicites en Europe. » La plupart sont des héroïnomanes. Mais le remplacement de l’héroïne par des opiacés de synthèse préoccupe en haut lieu les autorités européennes.

Pour aller plus loin, consultez l’intégralité du rapport européen sur les drogues de l’Agence sur les drogues de l’Union européenne.

  • Source : Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, 27 mai 2014

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : David Picot

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