Pour qui, dans quelles conditions… Le don d’ovocytes, comment ça marche ?
12 octobre 2023
Dans le cadre d’un parcours d’assistance médicale à la procréation (AMP) – autrefois appelé procréation médicalement assistée (PMA) - de nombreuses femmes ont besoin d’avoir recours au don d’ovocytes. Or la demande dépasse largement l’offre. Voici les conditions et le protocole pour devenir donneuse et aider les femmes – ou les couples – qui en ont besoin.
L’infertilité touche de très nombreuses personnes. Parmi elles, beaucoup de femmes ont besoin d’un don d’ovocytes pour espérer tomber enceinte. Soit parce qu’elles n’ont pas d’ovocytes en raison d’une insuffisance ovarienne, d’une ménopause précoce, soit parce que leurs propres gamètes présentent des anomalies. Pourtant, le nombre de dons est largement insuffisant au regard du nombre de femmes en attente d’une AMP avec don. Plus précisément, selon l’Agence de la Biomédecine, près de 2 077 personnes étaient en attente d’un don d’ovocytes en 2022, tandis que seulement 990 s’étaient portées candidates la même année. Cette situation conduisant à allonger le temps d’attente de plusieurs mois, voire des années.
Qui peut donner ?
Souhaiter donner ne suffit pas. En effet, certaines conditions sont requises pour pouvoir devenir donneuse d’ovocytes :
- avoir entre 18 et 37 ans. « Cette limite d’âge correspond aux années les plus fertiles afin d’offrir les meilleures chances de succès pour les personnes ayant besoin d’avoir recours à une assistance médicale à la procréation avec don de gamètes », justifie l’Agence de la Biomédecine ;
- être en bonne santé.
Cependant, les règles ont été assouplies en 2016, ouvrant le don aux personnes n’ayant jamais eu d’enfant. Et depuis le 1er septembre 2022, l’accord du conjoint ou de la conjointe n’est plus nécessaire pour réaliser un don de gamètes.
Comment se déroule un don d’ovocytes ?
Lorsqu’une femme souhaite donner ses ovocytes, et qu’elle répond aux critères imposés, elle bénéficie d’un premier rendez-vous pour s’informer et donner son consentement. En effet, en France, le don est réalisé sans contrepartie financière, et doit être librement consenti. Suivent alors un bilan médical et un entretien avec un psychologue.
Lorsque tous ces entretiens valident la candidature de la donneuse, celle-ci stimule ses ovaires en s’injectant des hormones à intervalles réguliers. Ceci dans le but de permettre le prélèvement d’un nombre suffisant d’ovocytes. Une fois prélevées, ces gamètes sont alors congelés, en attendant d’être utilisées dans un parcours AMP. Pour rappel, la donneuse ne peut choisir à qui elle fera don de ses ovocytes, et réciproquement pour la personne qui les recevra. La donneuse bénéficie de la prise en charge de tous les frais occasionnés par le don.
A noter : depuis la loi du 2 août 2021, relative à la bioéthique, les enfants nés d’une AMP peuvent, à leur majorité, accéder à des données non-identifiantes de la donneuse, comme son âge ou sa profession ou à son identité. « Tout donneur doit consentir à la communication de ces données avant de procéder au don », précise vie-publique.fr.
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Source : Agence de la Biomédecine, vie-publique.fr
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Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Vincent Roche