Pourquoi certains se souviennent de leurs rêves, d’autres non ?
13 novembre 2023
Se souvenir des rêves survenus durant la nuit n’est pas donné à tout le monde. Pourquoi ? Voici quelques éléments de réponse à une question très onirique.
« As-tu rêvé cette nuit ? » A cette question, certains sont capables de décrire des images, des sensations et parfois même des histoires entières. Tandis que d’autres affirment n’avoir jamais fait de rêve. Pourtant, nous produisons tous des songes durant notre sommeil. Seulement certains, qualifiés de grands rêveurs, se souviennent fréquemment de ces images produites quand ils dorment. Jusqu’à un par jour pour les plus grands rêveurs. Tandis que les petits rêveurs eux, ne s’en rappellent que rarement – parfois jamais. Mais qu’est-ce qui fait la différence entre les deux ?
« D’abord, certaines attitudes, aptitudes ou traits de personnalité du sujet comme l’intérêt porté aux rêves, la propension à recourir aux images mentales visuelles, l’ouverture à l’expérience, la tendance à rêvasser ou encore la prédisposition à supprimer les émotions et les pensées négatives, favoriseraient l’activité onirique », indique l’Observatoire B2V des mémoires.
Un fonctionnement cérébral différent
Mais surtout des variations de fonctionnement cérébral ont été observées entre les deux catégories de rêveurs. Ainsi dans une étude publiée dans la revue Neuropsychopharmacology, les scientifiques du centre de recherche en neurosciences de Lyon (Inserm / CNRS / Université Claude Bernard Lyon 1) ont montré que « la jonction temporo-pariétale, un carrefour du traitement de l’information dans le cerveau, est plus active chez les grands rêveurs. Elle induirait une plus grande réactivité aux stimulations extérieures, faciliterait ainsi le réveil au cours du sommeil, ce qui favoriserait la mémorisation des rêves ».
En effet, pour enregistrer un rêve, il est impératif de se réveiller. Et « l’efficacité du réveil pour se souvenir dépend à la fois de sa durée (un minimum de deux minutes d’éveil serait nécessaire) et de sa proximité avec la fin du rêve (un délai de 5 minutes entraînerait déjà l’oubli de 50 % de son contenu) », note l’Observatoire B2V des mémoires. Selon les travaux des chercheurs lyonnais, « les grands rêveurs comptabilisent deux fois plus de phases de réveil pendant le sommeil que les petits rêveurs et leur cerveau est plus réactif aux stimuli de l’environnement. Cette sensibilité expliquerait une augmentation des éveils au cours de la nuit et permettrait ainsi une meilleure mémorisation des rêves lors de cette brève phase d’éveil ».
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Source : Sciences pour tous, le site de diffusion des savoirs de l’Université Claude Bernard Lyon I – Observatoire B2V des mémoires
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet