Pourquoi le nombre de décès a-t-il augmenté en France en 2024 ?

14 janvier 2025

Avec un nombre de naissances au plus bas et un nombre de décès qui augmente, le solde naturel de la France est à peine positif à seulement +17 000. Comment expliquer le nombre de décès en augmentation de 1,1 % en 2024 par rapport à 2023 ?

La France compte désormais 68,6 millions d’habitants. En 2024, le solde naturel n’atteint que + 17 000, son plus bas niveau depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. En cause ? Une baisse des naissances combinée à une hausse des décès, explique l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), dans son bilan démographique 2024, publié ce mardi 14 janvier.

Une hausse de la mortalité

Entre 2023 et 2024, les naissances ont diminué de 2,2 % tandis que le nombre de décès a augmenté de 1,1 %, estimé à 646 000 décès. Comment l’expliquer ? La saison 2023-2024 de la grippe ou bien les fortes chaleurs de l’été sont-elles en cause ? Non, répond l’Insee. La hausse de la mortalité est liée au vieillissement de la population. « Depuis 2011, le nombre de décès a tendance à augmenter du fait de l’arrivée à des âges de forte mortalité des générations nombreuses du baby-boom, nées de 1946 à 1974 ». Après la période de surmortalité liée à l’épidémie de Covid-19, l’année 2024 reste supérieur de 5 points à l’année pré-épidémique de 2019.

Un vieillissement de la population qui s’accélère

Et la population vieillit rapidement. Au 1er janvier 2025, la France compte 21,8 % d’habitants de plus de 65 ans contre 16,3 % en 2005 et 10,7 % d’habitants de 75 ans et plus, contre 8 % en 2005. « Le vieillissement de la population s’accélère depuis le milieu des années 2010, avec l’arrivée à ces âges des générations nombreuses du baby-boom dont les plus anciennes auront 79 ans en 2025 (et les plus jeunes 51 ans) », note l’Insee.

L’institut de la statistique note aussi que le taux de mortalité infantile, 4,1 décès pour 1 000 naissances, ne baisse plus depuis 2005. Avec 2 700 enfants décédés avant leur premier anniversaire, il augmente même légèrement depuis 2021.

L’espérance de vie historiquement élevé

Malgré une hausse du nombre de décès, l’espérance de vie se stabilise à un niveau historiquement élevé en 2024. « En 2024, l’espérance de vie à la naissance s’élève à 85,6 ans pour les femmes et à 80 ans pour les hommes ».  L’espérance de vie se stabilise à un niveau très élevé après une forte hausse en 2023 et le fort recul des années Covid. Quant à l’espérance de vie à 60 ans, elle suit la même tendance, 27,8 ans pour les femmes et 23,7 ans pour les hommes.

Quelle espérance de vie sans incapacité ?

Selon un rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) publié le 31 décembre 2024, l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans augmente elle aussi. Pour rappel, il s’agit du nombre d’années que peut espérer une personne sans être limitée par un problème de santé dans les activités de la vie quotidienne. Elle s’établit à 12 ans pour les femmes, et 10, 5 ans pour les hommes. « L’espérance de vie sans incapacité à 65 ans progresse régulièrement depuis 2008, pour les femmes (+ 1 an et 11 mois) comme pour les hommes (+ 1 an et 10 mois). Sur cette période, l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans a crû plus vite que l’espérance de vie ».

Autre information : « à la naissance, en 2023, les femmes peuvent espérer vivre 64,2 ans sans incapacité et les hommes, 63,6 ans. Les espérances de vie sans incapacité à la naissance diminuent de 4 mois depuis 2008 pour les femmes ; pour les hommes, elles augmentent de 10 mois ».  

  • Source : Insee, Drees

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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