Pré-éclampsie : une échographie du poumon pour mieux traiter
19 juin 2014
L’échographie pulmonaire est rapide, fiable et facile à utiliser. ©AP-HM
La pré-éclampsie peut entraîner de nombreuses complications, parmi lesquelles un œdème pulmonaire. Pour évaluer précisément le degré d’atteinte au niveau des poumons, il est désormais possible de recourir une simple échographie, selon une équipe marseillaise.
La pré-éclampsie est associée à une hypertension artérielle et à l’apparition de protéines dans les urines. Lorsqu’une femme enceinte en est atteinte, les médecins doivent évaluer la sévérité de l’atteinte. En fonction de la situation, la grossesse devra être interrompue ou la femme suivie de près en milieu hospitalier. L’œdème pulmonaire est une des complications majeures de cette maladie.
Pour le détecter « l’échographie pulmonaire est rapide, sûre, non invasive et facile à utiliser », indique le Pr Marc Leone, chef de service adjoint du département d’anesthésie réanimation de l’Hôpital Nord de Marseille. « Elle nous a permis d’évaluer rapidement si une patiente pré-éclamptique avait un œdème pulmonaire et d’en confirmer la gravité. »
Des lignes blanches, le signe d’un œdème
Jusqu’à présent, « les médecins mesuraient très souvent le débit urinaire pour déterminer si une femme avait besoin d’une administration de fluide dans les veines », précise-t-il. Lorsque la femme est déshydratée, on lui injecte du liquide par intraveineuse, mais cette pratique augmente le risque d’œdème. « Un débit urinaire bas était censé refléter le besoin en liquide, alors qu’un débit urinaire normal incitait à ne pas utiliser de liquide intraveineux sous peine d’œdème pulmonaire », ajoute le Pr Leone. Mais les résultats s’avéraient inexacts dans 50% des cas, ce qui incitait les médecins à administrer du liquide à des femmes enceintes à risque d’œdème…
Avec l’échographie, « dès l’apparition d’eau dans les poumons, des lignes blanches verticales imitant des queues de comète peuvent être observées facilement. La détection de trois lignes ou plus suggère fortement le diagnostic de l’œdème pulmonaire. » Le constat fait par cette équipe pourrait « conduire à mieux administrer les perfusions intraveineuses chez les patientes à risque, évitant ainsi la survenue d’une détresse respiratoire ».
Environ 60 000 femmes dans le monde meurent chaque année à la suite de la pré-éclampsie, qui provoque une très haute tension artérielle. Les complications peuvent prendre la forme de convulsions, de saignement et d’excès de liquide dans les poumons, à l’origine d’une insuffisance respiratoire.