Quand la pollution aggrave votre rhinite
20 avril 2020
Chez les patients atteints de rhinite, la sévérité des symptômes augmente avec l’exposition à la pollution. Un lien de cause à effet mis en avant par des chercheurs français.
Comment la pollution atmosphérique influence-t-elle l’évolution d’une rhinite, ce trouble déclenchant démangeaisons ou éternuements? Pour le savoir, des chercheurs de l’Inserm* ont exploité les résultats de deux études menées à l’échelle européenne**. « Au total, ce travail a inclus 1 408 adultes âgés de 52 ans en moyenne, vivant dans 17 villes européennes, qui déclaraient avoir présenté une rhinite au cours des douze derniers mois (entre 2011 et 2013) », précisent les spécialistes.
Gêne au quotidien, exposition aux particules fines
Une échelle de sévérité des symptômes a été mise au point, en fonction de la gêne éprouvée par les patients : « peu sévère (0-2), légèrement sévère (3-4), modérément sévère (5-6) et très sévère à partir de 7. »
Dans le même temps, les taux de pollution ont été relevés dans chacune des régions européennes à l’étude. « Les taux d’azote (NO2), de particules fines de diamètre inférieur à 10 et inférieur à 2,5 µm (PM10 et PM2,5), ainsi que la densité et l’importance de la circulation automobile ont été modélisés dans plusieurs villes européennes. »
Un effet dose-dépendant ?
Résultat, la moyenne de la sévérité des symptômes était de 4. Il existe un lien entre l’exposition à la pollution sur le long terme et l’aggravation de la rhinite Dans le détail, « plus la concentration en particules augmente, plus la sévérité de la rhinite est importante ». Il existe aussi un lien entre la sévérité de la rhinite et l’exposition à l’azote, sans effet dose-dépendant en revanche.
Aucune corrélation n’a été observée entre cette aggravation des symptômes et la circulation automobile, pourtant émettrice d’importantes concentrations de particules fines. « Une contradiction qui pourrait s’expliquer par un problème méthodologique de recueil des données du trafic », expliquent les chercheurs.
Enfin, « ces associations sont plus fortes chez les personnes présentant une rhinite non allergique et non asthmatiques et décroissent fortement en cas de rhinite allergique ou d’asthme ».
A noter : la rhinite affecte 20% à 50% de la population.
*Unité 1168 Inserm/UVSQ/Université Paris Sud, Vieillissement et Maladies chroniques : approches épidémiologique et de santé publique, Villejuif – Unité 1085 Inserm/Université de Rennes 1/Université d’Angers Institut de recherche en santé, environnement et travail (Irset), équipe Évaluation des expositions et recherche épidémiologique sur l’environnement, la reproduction et le développement, Rennes
** l’Etude épidémiologique des facteurs génétiques et environnementaux de l’asthme (EGEA) et l’European Community Respiratory Health Survey (ECRHS)
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Source : Inserm, février 2020 - JACI, 23 janvier 2020
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Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet