Quand la viande rouge réduit l’espérance de vie…

19 juin 2019

Une augmentation de la consommation de viande rouge induirait un sur-risque de décès prématuré. A contrario, en manger moins éloignerait le danger. Explications.

Début juin 2019, une étude publiée par des chercheurs de l’American Society for Nutrition révélait que les carences en fruits et en légumes diminuaient l’espérance de vie. Aujourd’hui, on apprend que la consommation excessive de viande rouge serait aussi impliquée dans ce phénomène.

Pour le prouver, des chercheurs américains ont analysé les données de 53 553 femmes et de 27 916 hommes. Ils ont ainsi examiné si des changements dans la consommation de viande rouge sur une période de huit ans pouvaient avoir un impact sur la mortalité au cours des huit années suivantes.

Fer héminique, conservateurs…

Résultat, ceux qui ont doublé leur portion quotidienne de viande rouge au cours des 8 années de suivi étaient exposés à un risque augmenté de 13% de décéder prématurément, toutes causes confondues. Précisément, il existe « une corrélation entre cette hausse de la consommation et le sur-risque de décéder d’une maladie cardiovasculaire, respiratoire ou neurodégénérative ».

En cause, la présence de composants dans la viande rouge tels que « les graisses saturées favorisant la formation de cholestérol ». Mais aussi « de fer héminique », retrouvé dans les viandes et impliqué dans la survenue de cancer et de maladies coronariennes. Autres substances inquiétantes, « des conservateurs et des produits carcinogènes issus de la cuisson à haute température ».

Bonne nouvelle en revanche, cette situation semble réversible si les volontaires prennent leur alimentation en main. Ainsi, les participants à l’étude ayant réduit leur consommation en viande rouge au cours de l’étude et augmenté leur consommation « de noix, de poissons, de volaille sans peau de produits laitiers, d’œufs, de céréales complètes et de légumes » diminuaient le risque de décès prématuré.

Selon le Pr Frank Hule, principal auteur de l’étude, le régime méditerranéen, riche en antioxydants (fruits, légumes) et en oméga 3 (huile d’olive), est le plus efficace pour protéger du risque de décès prématuré.

*Harvard T.H. Chan School of Public Health

  • Source : British Medical Journal (BMJ), 12 juin 2019

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Vincent Roche

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