Quelles séquelles après un AVC ? L’intelligence artificielle peut le prédire
13 avril 2023
Après un accident vasculaire cérébral (AVC), beaucoup de questions peuvent survenir en lien avec l’état de santé physique et cognitif du patient. Pour prédire cette évolution un an après l’incident, il est possible d’utiliser le potentiel d’un algorithme basé sur l’intelligence artificielle.
Quelles séquelles à moyen et long terme après un accident vasculaire cérébral (AVC) ? Vais-je récupérer toutes mes facultés (marche, langage, concentration, mémoire…) ? Ces questions se posent chez les patients dans les mois voire années suivant la survenue de cet événement.
Un score neuropsychologique
Des chercheurs américains en ont bien pris la mesure en mettant au point un algorithme et une application web. Deux dispositifs basés sur l’intelligence artificielle, permettant de « prédire les retombées neuropsychologiques attendues sur les patients un an après leur accident », détaillent les spécialistes du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) qui relaient cette actualité sur leur site.
Ces deux programmes portent le nom de disconnectome symptoms discoverer. Ils se basent sur l’analyse des clichés d’imagerie cérébrale et neuropsychologique effectués auprès de 2 000 patients victimes d’un AVC. Le but étant d’établir un score d’évolution propre à chaque patient, reflétant à la fois le déficit neurologique et les lésions des circuits cérébraux. Grâce à ce score, les protocoles peuvent être adaptés de façon personnalisée, au plus près de l’état de santé du malade.
A long terme, toutes les données enregistrées via l’algorithme et l’application vont améliorer les connaissances sur la récupération post-AVC et nourrir la recherche. L’occasion également pour les patients de jouer un rôle dans les sciences dites participatives.
Vers une meilleure récupération ?
L’enjeu est de taille : mieux prédire le devenir après un AVC revient à mieux anticiper la récupération motrice et cognitive du patient. En réponse, la prise en charge optimisera le plus possible la réinsertion professionnelle, la préservation de sa vie sociale et l’autonomie physique. Aujourd’hui, après un AVC, seuls 30% des patients retournent au travail sans forcément retrouver leur poste du fait d’une inaptitude avérée.
Enfin, « ces connaissances réduiraient le fardeau et le stress associés à une attaque cérébrale tout en permettant aux patients de prendre les dispositions appropriées avec leurs familles, leurs prestataires d’assurance maladie et leurs employeurs », conclut le CNRS.
A noter : les accidents vasculaires cérébraux touchent un Français sur six. Ils restent la deuxième cause de décès à l’échelle mondiale et l’origine la plus fréquente d’handicap neurologique chez l’adulte.
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Source : Centre national de la recherche scientifique (CNRS), le 20 mars 2023 – Brain, le 16 mars 2023
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par: Vincent Roche