Quelles sont les habitudes de sommeil des Français ?
15 mars 2024
"Manger", "Bouger" et "Dormir" sont les trois piliers de notre santé, très intriqués. Une enquête, dévoilée lors de la 24e journée du sommeil, ce vendredi 15 mars, a croisé les données relatives aux habitudes des Français en matière de sommeil, d’activité physique et d’alimentation.
Un sommeil de qualité apparaît comme un facteur favorisant des comportements alimentaires plus sains et une motivation accrue pour l’exercice physique. Réciproquement, une alimentation équilibrée et une activité physique régulière améliorent la qualité du sommeil et contribuent à un repos plus réparateur. Ces données proviennent de l’enquête 2024 de l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV), qui invite par ailleurs à des portes ouvertes et à des conférences ce vendredi 15 mars dans toute la France, à retrouver sur cette carte interactive.
Manger, bouger et dormir, tout est lié !
La grande majorité des Français considère le sommeil comme le principal levier pour soutenir leurs performances intellectuelles (80 %) et physiques (72 %). De manière générale, ils sont pour beaucoup convaincus qu’une bonne hygiène de vie améliore la qualité du sommeil. 56% adoptent une alimentation équilibrée et 48 % pratiquent une activité physique régulière, dans l’optique d’un bien-être global.
Une moyenne de seulement 6h42 de sommeil en semaine
Les Français ont enregistré une perte de sommeil de 15 à 16 minutes en seulement un an. En semaine, ils dorment en moyenne 6h42 (contre 6h57 en 2019). La détérioration du temps de sommeil en semaine s’accompagne aussi d’une réduction de la récupération le week-end : en fin de semaine ou en congés, la moyenne passe à 7h25 contre 8h14 en 2019.
L’usage intensif des écrans avant le coucher est la principale cause d’un délai d’endormissement prolongé, surtout chez les 18 – 24 ans. Ces derniers mettent en moyenne 53 minutes pour s’endormir en semaine (37 minutes dans la population générale). L’INSV rappelle qu’un couvre-feu digital d’une heure est recommandé avant le coucher.
De plus, le réveil sonne de plus en plus tôt en semaine, à 6h24, par rapport à 7h03 en 2019.
Privilégier la sieste à la grasse matinée
Pour pallier cette diminution croissante du temps de sommeil, les spécialistes privilégient la sieste plutôt que la grasse matinée, le sommeil se construisant tout au long de la journée, surtout le matin. La grasse matinée, en revanche limite le temps pour des activités diurnes et réduit l’exposition à la lumière naturelle. La sieste, bon nombre de Français s’y adonnent : près de la moitié de la population fait la sieste au moins une fois par semaine, d’une durée moyenne de 1h16. Attention, préviennent les experts, une sieste excessive risque de compromettre la nuit suivante. C’est pourquoi une sieste récupératrice dure tout au plus une heure environ. Les siestes « flash », de 15-20 minutes sont quant à elles utiles pour restaurer la vigilance.
L’activité physique pour rompre le cercle vicieux liant le surpoids et un sommeil de mauvaise qualité
Le Pr Martine Duclos, présidente de l’Observatoire National de l’Activité Physique et de la Sédentarité, encourage vivement tout un chacun ainsi que les personnes en surpoids et obèses à intégrer une activité physique régulière dans leur quotidien. Le surpoids et l’obésité accroissent en effet le risque d’un trouble du sommeil assez fréquent : le syndrome des apnées du sommeil. De plus, le manque de sommeil favorise la résistance à l’insuline et accroît l’appétit. La combinaison de ces facteurs sur le long terme augmente le risque de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires.
D’après l’enquête INSV 2024, les deux tiers des Français déclarent un niveau d’activité physique conforme aux recommandations de l’OMS (150 minutes par semaine à intensité modérée). Près d’un tiers déclare avoir recours à l’activité physique pour améliorer son sommeil. 33 % des individus pratiquant une activité physique au moins une fois par semaine déclarant un bon sommeil.
Deux heures de digestion après le dîner pour mieux dormir
Par ailleurs, il est recommandé de cesser de manger au moins 2 heures avant d’aller se coucher. Si ce délai est respecté par la majorité des Français, 41 % d’entre eux n’y parviennent pas, dont 54% des 18-24 ans et 60% des 25-34 ans. Une habitude qui semble se répercuter sur la qualité du sommeil, notamment chez ceux qui laissent moins d’une heure entre le dernier repas et le coucher.
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Source : Manger, Bouger, Dormir : trouver le bon rythme ! Conférence de presse12 mars 2024 ; Enquête 2024 l'Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV) et Fondation Vinci Autoroutes réalisée par OpinionWay du 7 au 15 décembre 2023 sur le selon la méthode des quotas auprès de 1001 français âgés de 18 à 65 ans représentatif de la population française.
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Ecrit par : Hélène Joubert ; Édité par Emmanuel Ducreuzet