Qu’est-ce que le syndrome du déficit énergétique relatif dans le sport ?
14 juin 2024
Dépenser plus d’énergie qu’on en a accumulé peut générer un déficit énergétique relatif dans le sport – ou RED-S de Relative energy deficiency in sport. Présentation de ce déséquilibre méconnu qui affecte les athlètes amateurs et professionnels.
Le sport c’est bon pour la santé. Mais pour le pratiquer dans les meilleures conditions, il faut avoir assez d’énergie. C’est tout particulièrement vrai pour les sportifs de haut niveau, qui dépensent une énergie très importante au quotidien. Et lorsque l’énergie accumulée est insuffisante au regard de celle dépensée, il peut se produire un syndrome appelé le RED-S ou déficit énergétique relatif dans le sport.
Il s’agit donc d’un déséquilibre entre l’énergie dépensée (entraînements, activités de la vie quotidienne, fonctionnement du corps au repos, croissance…) et l’énergie accumulée (repas, boissons, sommeil, récupération, gestion du stress…). Résultat, le corps se voit obligé de puiser dans ses réserves pour compenser le manque. « Ce déficit peut donc être dû à un manque d’apports (régime, restriction, vomissements, utilisation de diurétiques, laxatifs, hormones thyroïdiennes), ou à une augmentation des dépenses (sport, activités de la vie quotidienne), ou alors à une combinaison des deux. Le tout pourrait être en lien avec une distorsion de l’image corporelle ou dans le but d’une performance sportive », précise la Revue médicale suisse.
Le risque ? Le RED-S place l’organisme en mode « survie ». Ce qui entraîne un dérèglement hormonal et perturbe par exemple le développement musculaire et osseux. Il a aussi des effets sur les performances sportives et peut provoquer une fatigue intense. Le risque de blessure est également accru. Et au-delà, ce syndrome peut avoir un impact psychologique, avec une sensibilité, une irritabilité et une perte de motivation.
Qui est concerné ? Les femmes sont 4 fois plus touchées que les hommes. Tous les sportifs peuvent en souffrir, jeunes et moins jeunes, professionnels ou amateurs.
Les adolescents sont également plus à risque. En effet, « les besoins énergétiques de base des adolescents sont supérieurs au reste de la population. En y ajoutant un entraînement quotidien, les dépenses énergétiques deviennent conséquentes et les risques de déséquilibrer la balance énergétique sont encore augmentés », souligne le Centre hospitalier universitaire vaudois.
Certains sports sont plus à risque :
- les sports dans lesquels l’apparence physique est une composante importante, en particulier dans les catégories féminines : patinage artistique, danse, natation synchronisée, gymnastique…
- les sports d’endurance : course à pied, cyclisme, triathlon, natation, ski de fond…
- les sports à catégorie de poids : sports de combat, aviron, haltérophilie
- les sports à composante gravitationnelle : équitation, saut à ski, saut en hauteur, escalade
Comment réagir ?
En cas de symptômes comme une fatigue et/ou une baisse des performances, une perte de poids ou encore une perturbation de la croissance et/ou de la puberté ou des blessures à répétition, consultez votre médecin traitant. Il vous aidera à corriger le déséquilibre de votre balance énergétique, si besoin, avec l’aide d’autres professionnels.
En fonction des symptômes, le médecin pourra prescrire en complément une prise de sang, un contrôle du cœur, et une éventuelle mesure de la composition corporelle ou de la solidité des os.
-
Source : Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) - SIRC, le Centre de documentation pour le sport – Fédération d’Athlétisme du Canada
-
Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet