Ménopause : près d’une femme sur deux voit son rapport au corps et sa sexualité bouleversés

03 novembre 2025

Si la chute des hormones à la ménopause n’efface ni le désir ni le plaisir, 43 % des femmes évoquent cependant une diminution de la libido et 41 % signalent une sécheresse vaginale, d’après un nouveau sondage. Celui-ci met en lumière le sujet encore tabou de la sexualité à la cinquantaine et donne l’occasion de rappeler que seules 2,5 % des 17 millions de femmes concernées bénéficient d’un traitement hormonal de la ménopause dans notre pays.

Les données du sondage SexReport 2025 (Adam et Eve), montrent à quel point la période de la ménopause bouleverse la vie des femmes, sur les plans physique, intime et psychologique. Près d’une femme sur deux confie que son rapport au corps change pendant la ménopause. La sexualité, loin de disparaître, évolue souvent vers une autre forme.

Les symptômes les plus fréquents sont bien connus : 63 % des femmes rapportent des bouffées de chaleur, 49 % disent avoir pris du poids, 47 % souffrent de troubles du sommeil. Côté sexualité, 43 % évoquent une baisse du désir et 41 % signalent une sécheresse vaginale. À l’inverse, 5 % disent ressentir une augmentation de leur désir.

Rapport au corps : de la fragilité à la redéfinition de soi

Le rapport au corps pendant la ménopause reste au cœur des préoccupations et met en évidence des vécus très différents. 44 % des femmes disent se sentir moins bien dans leur corps, en raison des changements physiques et des symptômes associés. 43 % estiment que leur perception corporelle n’a pas évolué. Enfin, 12 % se sentent mieux après la ménopause, voyant dans cette transition hormonale une période de libération, d’acceptation et de redéfinition de soi.

Sexualité : la ménopause ne met pas fin au désir

Pour la majorité des femmes, l’intimité est essentielle à l’équilibre personnel, même durant cette transition hormonale. Selon le Sex Report 2024, 64 % de celles ayant eu des rapports sexuels pendant la ménopause disent s’être senties « très bien » ou « plutôt bien ». En revanche, 31 % rapportent des expériences moins satisfaisantes, souvent liées à la sécheresse vaginale ou à la baisse du désir. Pour rappel, l’atrophie vulvo-vaginale désigne un amincissement, une sécheresse et une inflammation des parois vaginales, principalement liés à la diminution du taux d’œstrogènes dans l’organisme. Elle survient fréquemment après la ménopause, générant des dyspareunies, ces douleurs pendant les rapports sexuels, ainsi que des saignements post-coïtaux.

Enfin, dans ce sondage, 14 % des femmes indiquent ne pas avoir eu de rapports sexuels pendant cette période. Ces chiffres rappellent la nécessité d’une meilleure information et d’un accompagnement adapté pour préserver une vie intime épanouie.

THM en France : une prescription en chute libre alors que l’Europe accélère

Le rapport 2025 de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) confirme la sous-utilisation du traitement hormonal de la ménopause (THM) en France. Sur la base des remboursements enregistrés en 2024, seules 2,5 % des 17,3 millions de femmes de plus de 45 ans ont eu recours à un THM au moins une fois dans l’année. En s’appuyant sur les dix années précédentes de remboursement, la durée moyenne du traitement est estimée à 5,1 ans. Plus préoccupante encore, la baisse des prescriptions en France de plus de 10 % par an depuis 2021, alors que, dans la plupart des pays européens, les ventes progressent nettement – notamment au Royaume-Uni, où elles augmentent de plus de 25 % par an.

Ménopause : écouter enfin les femmes !

La mission parlementaire sur la ménopause 2025 portée par Stéphanie Rist, notre nouvelle ministre de la santé, propose de mettre en place une consultation à l’âge clé de 45 ans. Car sur le plan des conséquences sexuelles comme physiques ou psychologiques, il est temps d’écouter les femmes préménopausées ou ménopausées et d’arrêter de diaboliser les hormones en se fondant sur des études anciennes désormais contredites. Le THM est réhabilité mais les idées fausses se sont bien ancrées dans les esprits. « Depuis la médiatisation excessive des résultats défavorables de l’étude WHI, le débat sur le THM en France reste centré sur le risque de cancer du sein, au détriment d’une analyse approfondie des données récentes ou des bénéfices du traitement sur la qualité de vie, la prévention de l’ostéoporose, et même sur le risque cardiovasculaire et la mortalité », commentait la Pre Florence Trémollières, dans un entretien accordé à GynécoOnline en mai dernier.

  • Source : SexReport 2025 d’Adam et Eve, étude représentative en ligne réalisée en partenariat avec Trends Research ; La ménopause en France : 25 propositions pour enfin trouver le chemin de l’action, Stéphanie Rist Députée de la 1ère circonscription du Loiret

  • Ecrit par : Hélène Joubert - Edité par Emmanuel Ducreuzet

Destination Santé
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