Rayonnement ionisant : un risque de cancer, même à faibles doses
21 octobre 2015
Le scanner fait partie des examens médicaux utilisant les rayonnements ionisants. ©Phovoir
L’exposition aux rayonnements ionisants chez les professionnels du nucléaire, même à faibles doses, augmente le risque de développer un cancer. C’est un travail coordonné par le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) de l’OMS à Lyon qui établit ce lien. Or ces doses sont comparables à celles reçues par certains patients lors d’examens d’imagerie médicale (scanners, radiographies…). Faudrait-il alors utiliser la médecine nucléaire avec davantage de parcimonie ?
Les scientifiques ont évalué les expositions aux rayonnements ionisants de 300 000 travailleurs du nucléaire aux Etats-Unis, en France et au Royaume-Uni entre 1943 et 2005. La radiation moyenne reçue par les membres de cette cohorte était de 21 milligray (mGy) au total.
Environ 1% des décès par cancer peut être attribué au lieu de travail dans cette cohorte. Et chez ceux ayant reçu au moins 5 mGy, 2,4 décès par cancer sur 100 étaient dus à l’exposition professionnelle. « Ces résultats valident la relation de cause à effet entre l’exposition aux rayonnements ionisants à faibles doses et les tumeurs solides (hors leucémies et lymphomes) », soulignent les auteurs.
Ce travail est important pour la protection des travailleurs du nucléaire, mais aussi pour le personnel médical et la population générale. En effet, « les doses auxquelles sont exposés les professionnels de l’industrie nucléaire sont comparables à celles reçues par des patients bénéficiant de multiples scanners ou subissant des procédures de radiologie interventionnelle », précise le Dr Isabelle Thierry-Chef co-auteur de l’étude. « Ce qui souligne la nécessité de bien évaluer la balance bénéfice/risque de telles procédures d’imagerie médicale. »
Toutes les questions concernant l’impact de la radiation sur la santé n’ont pas encore obtenu de réponses. C’est pourquoi « il est essentiel de poursuivre le suivi de cette cohorte à l’avenir », conclut le Dr Christopher Wild, directeur du CIRC.