Régime : faire le « yo-yo » augmente le risque de démence
12 janvier 2023
Perdre du poids puis en reprendre et ainsi de suite sur plusieurs années. En plus d’être éprouvant pour l’organisme, le régime yo-yo expose, sur le long terme, à la démence.
Dans le monde entier, la démence affecte 50 millions de personnes, et 82 millions de cas sont projetés pour 2030 et 152 millions pour 2050. Parmi les différentes causes, comme le rappelle l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) : « l’âge*, les accidents vasculaires cérébraux, la dépression ou encore l’isolement social et l’inactivité cognitive ». Mais aussi le régime yo-yo et plus précisément l’impact d’épisodes de perte et de prise de poids répétés dans le temps. Un point récemment mis en avant par des chercheurs américains**.
Comment ont-ils procédé pour le prouver ? En proposant des pesées tous les 2 à 4 ans à des volontaires sur une période de 39 ans. Les scientifiques ont ensuite croisé des données de courbes de poids avec la survenue ou non d’une démence. Résultat, « les variations de poids survenant au milieu de la vie exposent nettement à ce trouble cognitif dont l’intensité et les symptômes peuvent être variables », détaille le Pr Rhoda Au, principal auteur de l’étude :
- Stade initial: oublis ponctuels, perte de conscience du temps, perte dans des endroits familiers ;
- Stade intermédiaire : oubli d’événements récents, de prénom de personnes connues, trouble de la communication, changement de comportement (errance, répétition des mêmes questions) ;
- Stade final: perte totale de repères dans le temps et dans l’espace, incapacité à reconnaître ses proches, aide nécessaire pour l’hygiène personnelle, troubles de la marche, troubles du comportement, tendance à l’agressivité.
Alimentation équilibrée, maintien du poids, modération de l’alcool
« En suivant mieux les personnes sujettes à ces variations pondérales, il sera possible de surveiller la survenue d’une démence », atteste l’équipe du Pr Au. Un point important sachant que certaines mesures permettent de freiner ce déclin psycho-cognitif : le diagnostic précoce donc, la pratique régulière d’exercices physiques et d’une activité cognitive, le maintien de relations sociales régulières, l’arrêt du tabagisme et d’une consommation excessive d’alcool, la stabilisation de la pression artérielle, du taux de cholestérol et de glucose sanguin, le maintien du poids de forme et l’adoption d’une alimentation saine.
*dans 9% des cas, la démence (dite précoce) survient chez les moins de 65 ans
**Boston university school of medicine – Chinese Academy of Medical Sciences & Peking Union Medical College
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Source : Alzheimer's & Dementia: The Journal of the Alzheimer's Association, le 15 décembre 2022 Organisation mondiale de la Santé (OMS), site consulté le 4 janvier 2023
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Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emmanuel Ducreuzet