Repérer le sepsis pour sauver des vies
02 décembre 2021
Comment anticiper le risque de complications chez un patient venant de contracter une maladie infectieuse ? En repérant dans les tous premiers jours des cellules immunitaires marquant la déclaration d’un sepsis. Le point auprès de l’Inserm, qui a tout naturellement dirigé sa focale sur la Covid-19.
Après avoir contracté un virus, la survenue de complications résulte d’une réponse généralisée et inflammatoire. On parle de sepsis, pour toutes les maladies infectieuses. Et dans le cas de la Covid-19 particulièrement, cette phase aigue déclenche le fameux choc cytotoxique : « le dysfonctionnement des organes [entraîne] des thromboses, voire le décès », décrivent des chercheurs de l’Inserm.
Mais serait-il possible d’anticiper la survenue de ce sepsis dès lors qu’un patient est exposé au SARS-CoV-2 ? Selon ces mêmes scientifiques, la réponse est oui. La méthode ? Observer l’évolution de cellules immunitaires bien particulières : les polynucléaires neutrophiles (PN) et les monocytes.
Etape par étape
Les scientifiques ont travaillé « sur les premières étapes de la réponse du système immunitaire après une infection car cette période est déterminante pour l’évolution de la maladie vers un sepsis », détaille le Pr Christophe Combadière, principal auteur de ce travail.
Ainsi, ils ont découvert que dès qu’ils entrent en contact avec le SARS-CoV-2, les polynucléaires neutrophiles et les monocytes voient des récepteurs apparaître à leur surface. Et il se trouve que ces derniers sont spécifiques des complications repérées chez les patients atteints d’une forme grave de Covid-19.
A l’avenir, les chercheurs aimeraient « collaborer avec des industriels pour développer un outil technologique qui permettrait l’analyse des PN « au lit du patient », afin d’aider les équipes soignantes à orienter leur diagnostic et à surveiller plus étroitement les personnes les plus à risque de complications ».
A noter : L’anticipation de la prise en charge pour des sepsis pourrait sauver bien des vies, dans les situations de Covid et hors Covid. « On considère que le risque de mortalité augmente de 10 % par heure écoulée avant la mise en route d’un traitement adapté. » Aujourd’hui encore il peut se passer « plusieurs heures ou jours » avant d’orienter le diagnostic et la prise en charge des patients ayant développé un sepsis, le temps d’obtenir les résultats de la culture des prélèvements biologiques.
*unité 1135 Inserm/CNRS/Sorbonne Université, Centre d’immunologie et des maladies infectieuses (CIMI), Paris
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Source : Inserm, le 22 novembre 2021 - Combadière et coll. LOX-1-Expressing Immature Neutrophils Identify Critically-Ill COVID-19 Patients at Risk of Thrombotic Complications. Front immunol du 20 septembre 2021. DOI : 10.3389/fimmu.2021.7526122 – A Meghraoui-Kheddar et coll. Two new neutrophil subsets define a discriminating sepsis signature. American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine du 3 novembre 2021. DOI : 10.1164/rccm.202104–1027OC
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet