Retour au travail ? Oui, mais à vélo !
26 mai 2020
Avec le déconfinement, peut-être avez-vous repris le chemin du travail et choisi le vélo plutôt que la voiture pour vous y rendre. Une nouvelle habitude à conserver, car elle permet aussi de minimiser les risques de décès prématurés, de maladies cardiaques et de cancer, selon une étude britannique.
Depuis la fin du confinement, les « vélotaffeurs » urbains sont chouchoutés, et pour cause : par crainte du virus, ils risquaient de se détourner massivement des transports en commun au profit de la voiture pour retourner au travail. Prime gouvernementale pour remettre son vélo en état, « forfait mobilité durable » dans les entreprises, pistes cyclables élargies et temporaires dans les grandes villes… ont donc été mis en œuvre pour les inciter à opter plutôt pour le vélo. Avec succès semble-t-il, les beaux jours aidant sans doute.
De l’autre côté de la Manche où le confinement a été prolongé jusqu’au 1er juin, on partage la même analyse : « c’est le bon moment pour tout le monde de repenser ses choix de transport », explique le Dr Richard Patterson, chercheur au sein de l’unité d’épidémiologie l’université de Cambridge. « Avec la limitation drastique et durable des capacités de transport public, le choix de la voiture serait désastreux pour notre santé et l’environnement. Encourager plus de gens à marcher et rouler à vélo contribuera à limiter les conséquences à long terme de la pandémie ».
Réduction des risques
Plusieurs études ont déjà associé « navettage actif » (le fait d’effectuer les trajets domicile-travail à pied ou à vélo) et réduction du risque cardiaque. Celle du chercheur britannique et des scientifiques de l’Imperial College of London, publiée dans The Lancet Planetary Health, suggère que les personnes qui marchent, font du vélo et voyagent en train pour se rendre au travail courent un risque réduit de décès précoce ou de maladie par rapport à celles qui se déplacent en voiture.
Dans le détail, l’étude réalisée grâce aux données de plus de 300 000 « navetteurs » anglais et gallois, recueillies sur une période de 25 ans, indique que les personnes se rendant au travail à vélo avaient un taux de décès précoce réduit de 20% par rapport aux travailleurs automobilistes, de 24% des suites d’une maladie cardiovasculaire et de 16% des suites d’un cancer. Le nombre de diagnostics de cancer était lui réduit de 11%.
Et les marcheurs ? Les résultats sont moins significatifs concernant les décès prématurés et les décès consécutifs à une maladie cardiaque ou un cancer. En revanche, le taux de diagnostics du cancer était réduit de 7%. Dernier enseignement de cette étude, réalisée entre 1991 et 2016 : les adeptes du train pour se rendre au travail ont un risque réduit de 10% de décéder prématurément. Il faut dire que bien souvent, ils se rendent aussi à la gare… en vélo.
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Source : The Lancet Planetary Health, le 19 mai 2020
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet