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Le ministère de la santé appelle à la vigilance renforcée de l’ensemble des professionnels de santé et de la petite enfance concernant la détection précoce de la rougeole. Dans une communication datée du 7 mars, la Direction générale de Santé (DGS) plaide également pour la mise en œuvre des mesures de prévention appropriées. En cause : une augmentation récente du nombre de cas en France, sur le continent européen et dans le monde depuis 2023.
En janvier 2024, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) alertait sur l’augmentation des cas de rougeole dans le monde avec plus de 306 000 cas déclarés soit une hausse de 79 % par rapport 2022. Au Maroc, l’épidémie, en cours depuis septembre 2023, a atteint un niveau historique et totalise près de 25 000 cas suspects dont 6 300 cas confirmés et 120 décès, selon les chiffres de Santé publique France. L’autorité sanitaire alertait le 15 février 2025 sur une « situation particulièrement préoccupante en période de vacances scolaires, où les déplacements et les regroupements familiaux peuvent favoriser la propagation du virus ». Depuis le début de l’année le nombre de cas importés, en provenance du Maroc, est en nette augmentation.
« La situation épidémiologique observée notamment depuis le début de l’année, fait craindre, au vu de la forte contagiosité de la maladie, une diffusion plus large sur le territoire national au cours des semaines à venir », souligne la DGS. Pour rappel, une personne contaminée est contagieuse 5 jours avant le début de l’éruption cutanée et 5 jours après l’apparition des boutons. En l’absence de mesures de prévention, une personne contaminée peut en contaminer jusqu’à 20.
Le diagnostic clinique de la rougeole doit être évoqué devant tout patient, quel que soit son statut vaccinal, présentant les signes suivants :
Les complications de la rougeole sont présentes dans 30 % des cas, notamment chez les nourrissons de moins d’un an, les femmes enceintes et les adultes de plus de 20 ans, particulièrement les personnes immunodéprimées – atteinte pulmonaire, encéphalite aiguë, kérato-conjonctivite et perte de la vue, pan-encéphalite sclérosante subaiguë (maladie dégénérative du système nerveux central, anomalie fœtale, atteinte respiratoire chez la femme enceinte…).
Afin de contrôler la progression de cette maladie virale sur le territoire, le ministère insiste sur l’importance d’isoler les patients suspects en salle d’attente d’un cabinet médicale et d’identifier les personnes à risque de forme grave parmi les contacts d’un cas (nourrissons, femmes enceintes, personnes immunodéprimées). La prophylaxie post-exposition consiste à vacciner les nourrissons de 6 à 11 mois dans les 72 heures qui suivent l’exposition ou à l’administration d’immunoglobulines polyvalentes dans les 6 jours, pour les autres sujets à risque. Le traitement confère à ces personnes les anticorps nécessaires pour se protéger de la maladie.
Il est aussi important de vérifier le statut vaccinal des cas contacts nés à partir de 1980 (les personnes nées avant cette date ont très probablement déjà été exposées à la maladie) : chaque personne doit avoir reçu deux doses de vaccin contre la rougeole avec un délai minimum d’un mois entre les deux doses ou trois doses pour les personnes ayant débuté leur vaccination avant l’âge de 12 mois. « Cette vaccination, si elle est réalisée dans les 72 heures qui suivent un contact avec un cas, peut éviter la survenue de la maladie. Elle reste préconisée même si ce délai est dépassé », note la DGS. La vaccination est obligatoire pour tous les nourrissons nés à partir du 1er janvier 2018. Une première injection doit être réalisée à 12 mois, la deuxième entre 16 et 18 mois.
L’éviction de la personne contaminée est recommandée durant toute la durée de la contagiosité de la maladie.
Source : Santé publique France, DGS
Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par : Vincent Roche