La sarcopénie… répandue mais peu connue
03 mai 2016
La majorité des cas de sarcopénie sont diagnostiqués chez les personnes âgées hébergées en institution ©CERIN
Après 50 ans, la densité osseuse et la masse musculaire diminuent progressivement. Un phénomène physiologique lié à l’âge tout à fait normal. En revanche, une fonte brutale et généralisée peut traduire une sarcopénie, une maladie répertoriée parmi l’une des plus importantes causes d’invalidité chez la personne âgée.
En avançant dans l’âge, l’absorption des protéines et la synthèse musculaire se dégradent. Un déséquilibre survient naturellement entre deux phénomènes : la déconstruction musculaire (protéolyse) devient plus importante que la destruction (protéosynthèse). Un mécanisme physiologique lié au vieillissement.
Du normal au pathologique
Mais si cette diminution de la masse musculaire et osseuse survient brutalement et s’accélère dans le temps, une sarcopénie est suspectée. Du grec sarx pour chair et penia pour manque, cette maladie survient chez les plus de 50 ans. Et peut entraîner une perte de 50% de la masse musculaire.
Cette fragilité de l’os et du muscle multiplie par 2 le risque de chute et de fracture. Elle perturbe la position debout et complique la marche. En freinant la mobilité et l’autonomie, la sarcopénie « augmente le risque d’invalidité et le taux de placement en institution ». Autre conséquence, selon une étude finlandaise menée auprès de 590 femmes âgées de 68 ans en moyenne, les volontaires atteintes d’une sarcopénie sont 12 fois plus exposées au risque d’ostéoporose.
Quels facteurs de risque ?
Contrairement aux idées reçues, le surpoids et l’obésité ne constituent pas des facteurs de risque de la sarcopénie. En effet, un indice de masse corporel (IMC) élevé ne va pas de pair avec une diminution anormale de la masse musculaire et osseuse. Mais comme l’ostéoporose, la sarcopénie est favorisée par la sédentarité et les déficits nutritionnels.
Pour confirmer le diagnostic d’une sarcopénie, plusieurs paramètres sont observés : le régime nutritionnel, la fréquence de l’activité physique mais aussi la vitesse de la marche, la force de la préhension et la mesure de la masse musculaire.
A noter : La sarcopénie est encore mal connue. « Les premières études sur le sujet datent des années 2000 et les professionnels de santé – généralistes comme spécialistes – sont encore peu informés sur la sarcopénie », explique le Pr Jean-Yves Reginster, épidémiologiste à l’Université de Liège (Belgique) et membre de la Fondation internationale de l’Ostéoporose. Encore mal diagnostiquée en France, cette maladie touche 29% des personnes âgées en institution et 33% à domicile.
Pour tout savoir sur la prévention contre la sarcopénie, cliquez ici.
*partie liquide issue de la coagulation du lait composée d’eau à 94% et très pauvre en matière grasse.
-
Source : Congrès mondial sur l’ostéoporose et les maladies osseuses (WCO-IOF-ESCEO), organisé à Malaga, du 15 au 17 avril 2016.
-
Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet