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Schizophrénie : une prise en charge en évolution ?
02 décembre 2016
ESB Professional/shutterstock.com
Affectant 1% de la population française, la schizophrénie est loin d’être une maladie rare. Comment expliquer la survenue de cette pathologie psychiatrique ? Et quelle prise en charge est aujourd’hui proposée aux patients diagnostiqués ?
Atteinte neurobiologique, la schizophrénie n’est pas – comme on l’entend souvent – une maladie de l’âme. Caractérisée par un repli social, un renfermement sur soi et des perturbations de la personnalité, elle est souvent associée à des symptômes autistiques.
Pour comprendre les symptômes de la schizophrénie :
Sa survenue résulte de dérèglements neurologiques scientifiquement établis. Et plus précisément « de problèmes de transfert et de traitement de l’information au niveau du cerveau, de troubles de connectivité neuronale », explique le Dr David Travers, psychiatre au CHU de Rennes. Son origine peut être familiale, environnementale (stress intense) et/ou liée à une consommation accrue de cannabis. Mais cette maladie multifactorielle cache encore plusieurs zones d’ombres. Tous les facteurs de risque sont loin d’être totalement élucidés.
Son diagnostic complexe repose sur la consultation psychiatrique et le recueil des symptômes. A ce jour, il n’existe pas de « test médical standard » permettant de confirmer le diagnostic d’une schizophrénie. Il est certes possible de percevoir ces défaillances neurologiques par IRM. Plus précisément grâce à l’observation des cerveaux en 3D. En effet, des différences de forme dues à des perturbations lors d’étapes clés du développement cérébral sont ainsi observables chez les patients schizophrènes. Toutefois, ces techniques ne sont pas applicables en routine.
Du côté des médicaments
Et qu’en est-il des traitements ? « La schizophrénie est une maladie chronique. Les médicaments atténuent les symptômes hallucinatoires mais ne les guérissent pas. » Pour diminuer le malaise social et aider le patient à retrouver une autonomie cognitive, ces molécules sont délivrées en parallèle de séances de psychothérapie (individuelle ou collective) et de « remédiation cognitive ». L’alternance se fait entre programme froid (travail sur la concentration, la mémoire) et chaud (reconnaissance des émotions, interactions sociales).
Faciliter l’observance
Aujourd’hui, les effets secondaires des antipsychotiques sont bien moindres comparés aux molécules mises au point au début des années 60. Lesquelles étaient connues pour augmenter le risque de troubles neurologiques et moteurs. Pourtant 40% à 70% des patients schizophrènes manquent d’observance.
En réponse, les modes d’administration évoluent pour renforcer l’adhésion thérapeutique. Ainsi, après obtention de son AMM en mai 2016, un nouveau médicament, le Trevicta®, sera disponible en France en 2017. Basée sur le principe de la libération prolongée pour diminuer le nombre de prises et donc le risque d’oubli, cette injection trimestrielle de palmitate de palipéridone a fait l’objet de deux études », souligne Emilie Bessières, chargée de coordination en Neuroscience au laboratoire Janssen, fabricant de la molécule. Mené auprès de 500 patients, le premier travail s’est concentré sur l’évaluation du risque de rechute. Le second a permis de comparer les bénéfices rapportés entre une première administration mensuelle et une seconde trimestrielle. Les résultats d’une injection tous les trimestres sont concluants.
Mais bien entendu ces traitements entraînent toujours d’importants effets secondaires comme « la prise de poids, l’infection des voies respiratoires supérieures, des épisodes d’anxiété et de céphalée, d’insomnies et de réaction au site d’injection ».
A noter : Disponible aux Etats-Unis depuis mail 2015, le Trevicta® administré 4 fois par an sera proposé en France aux adultes cliniquement stables. « Les patients devront s’adapter progressivement en passant par une injection mensuelle en premier lieu », explique Emilie Bessières.
Source : Interview du Dr David Travers, le mardi 8 novembre 2016. Laboratoire Janssen, le 14 novembre 2016. INSERM, site consulté le 17 novembre 2016.
Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon
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