Semaine de 4 jours : des salariés moins stressés
21 février 2023
Les résultats de cette vaste expérimentation britannique étaient très attendus. Pendant six mois, 61 entreprises ont testé la semaine de 4 jours sans perte de salaire. 92% ont décidé de poursuivre cette nouvelle organisation du temps de travail.
Week-ends de trois jours, variation saisonnière des horaires, réduction des jours de vacances, semaine de 4 jours maintenue uniquement si les objectifs de performance étaient atteints… Les 61 organisations britanniques engagées dans l’expérimentation de la réduction de 20% du temps de travail sans perte de salaire n’ont pas toutes employé la même méthode. Mais après six mois de test grandeur nature, presque aucune ne reviendrait en arrière.
Les chiffres tirés du rapport, coordonné par des chercheurs en sciences sociales de l’Université de Cambridge et destiné aux parlementaires britanniques, parlent d’eux-mêmes. Ainsi, 71% des 2 900 employés concernés déclarent être moins sujets à l’épuisement professionnel et 39% moins stressés. Avec à la clé une baisse du nombre de jours d’arrêt maladie (-65%) et du turn over dans les entreprises : 57% de départs d’employés en moins dans les entreprises participantes. Qui ont même (légèrement) augmenté leur chiffre d’affaires durant la période de test : +1,4%.
Bilan de l’expérience : 56 entreprises sur 61 (92%) vont la poursuivre, et 18 (30%) ont adopté définitivement la semaine de 32 heures. Des entreprises représentant des secteurs variés : studio d’animation, fish and chips, sociétés de conseil, de marketing, d’informatique, du recrutement…
Temps libre
Au-delà des chiffres, des entretiens approfondis ont été menés avec des participants, aussi bien employés que chefs d’entreprise, avant, pendant et après l’expérimentation. Outre les effets sur la fatigue et le stress, 62% des employés disent avoir mieux réussi à concilier vie professionnelle et familiale pendant cette période, et 60% ont salué une meilleure articulation vie professionnelle – vie sociale.
Tous ont également déclaré consacrer plus de temps aux activités qu’ils appréciaient déjà : sport, cuisine, musique, bénévolat… Certains ont développé de nouveaux centres d’intérêt, tandis que d’autres ont profité de ce temps pour obtenir de nouvelles qualifications professionnelles.
« Presque toutes les personnes que nous avons interrogées ont dit être submergées de questions de la part d’autres organisations de leur secteur qui souhaitent suivre l’exemple », commente le sociologue Brendan Burchell, de l’Université de Cambridge. Comme de nombreux employeurs interrogés pendant l’expérimentation, il en est convaincu : parce qu’elle est synonyme d’une meilleure vie professionnelle et familiale pour de nombreuses personnes, « la semaine de 4 jours va s’imposer ».
A noter : La réduction du nombre et de la durée des réunions, du nombre de participants, l’introduction de « périodes de concentration sans interruption »… font partie des leviers qui ont été le plus souvent activés dans les entreprises pour maintenir la productivité malgré la réduction du temps de travail.