Stress au travail : une lutte difficile à mener

27 avril 2016

Ce 28 avril se tiendra la 13e édition de la Journée mondiale sur la sécurité et la santé au travail. Le thème retenu cette année : le stress au travail. Ce phénomène prend de plus en plus d’ampleur et ses conséquences ne sont plus à démontrer. Pourtant peu d’entreprises se lancent dans une démarche de prévention.

En 2014, plus de 620 000 accidents du travail, dont 530 mortels et plus de 51 000 maladies professionnelles ont été reconnus au titre du régime général. Parmi les risques, le stress au travail s’est imposé comme un danger particulièrement préoccupant.

L’Institut national de Recherche et de Sécurité (INRS) parle de stress au travail « lorsqu’une personne ressent un déséquilibre entre les tâches qu’elle doit effectuer et les ressources dont elle dispose pour répondre à ces demandes ». Les facteurs menant à ce phénomène sont bien évidemment multiples : intensité du travail (surcharge, pression temporelle), tensions avec les collègues, manque de reconnaissance…

Ses impacts sur la santé sont en effet nombreux et variés : hypertension, maladies cardiovasculaires, troubles musculosquelettiques (TMS), anxiété, dépression, tendances suicidaires…

Malheureusement, « la prévention se heurte encore à certaines difficultés », s’inquiète l’INRS. « La principale tient à la persistance d’idées reçues qui tendent à réduire ces risques à des problèmes de fragilité voire d’inadaptation individuelle. Si on l’aborde sous cet angle trop réducteur, la prévention se limite alors à la gestion individuelle du stress. Cette approche peut atténuer temporairement les ‘symptômes’ du malaise mais n’en traitera pas les causes profondes… ».

Un manque de communication ?

C’est pourquoi, le PST3 (Plan Santé Travail) pour la période 2016-2020 propose de prendre en compte les risques psychosociaux afin de lutter contre le stress au travail. Problème, beaucoup d’entreprises hésitent encore à s’engager dans une démarche de prévention des risques liés au travail. Et nombreuses sont celles ignorant qu’elles peuvent bénéficier de l’accompagnement d’acteurs formés à la prévention des risques psychosociaux (services de santé au travail, associations régionales pour l’amélioration des conditions de travail…).

Et c’est sans doute l’un des nœuds du problème. Le manque de campagnes de sensibilisation sur le sujet comme cela peut être le cas dans la sécurité routière. « Prévenir durablement le stress nécessite la mise en place d’une démarche collective associant chef d’entreprise, représentants des salariés, et acteurs de la prévention », conclut l’INRS. « Cela implique surtout une réflexion profonde sur l’organisation du travail. »

  • Source : INRS – Fédération française des diabétiques, sites consultés le 27 avril 2016

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon

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