Sida : les femmes premières victimes

08 mars 2016

Ce mardi 8 mars est marqué par la Journée internationale des droits des femmes. L’occasion de rappeler l’exposition accrue de la population féminine au virus du SIDA. Chaque semaine, 7 000 nouvelles infections sont rapportées à l’échelle mondiale.

« A l’échelle mondiale, le SIDA reste la première cause de mortalité chez les femmes de 15 à 44 ans », alertent d’une même voix AIDES et Coalition PLUS à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.

Principales victimes, les femmes en âge de procréer dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Ainsi, en Afrique australe et orientale, les jeunes filles représentent à elles seules 80% des nouvelles infections rapportées chaque année.

En dix ans, le taux de décès des femmes séropositives a diminué de 50% grâce à la prévention (services cliniques, psychosociaux, groupes de parole, aide juridique, formation d’agents sanitaires…). Mais les avancées médicales – préventives ou thérapeutiques – ne suffisent pas à protéger efficacement la population féminine.

Comment expliquer cette fragilité ?

Ce fléau perdure du fait de failles dans l’accès aux soins. « Les femmes et les jeunes filles ont plus difficilement accès aux services de prévention et dépistage ainsi qu’aux traitements ». Autre facteur, la discrimination au sein des foyers. « Les femmes sont très exposées au VIH et le sont encore plus avec un mari aux multiples épouses », explique le Dr Bintou Dembele, administratrice de Coalition PLUS et d’ARCAD-SIDA au Mali. « Quand elles ont des soupçons d’infidélité, elles ont peu de moyens de pression pour imposer le préservatif ». Par ailleurs,les budgets alloués à la prévention restent pour l’heure insuffisants. Selon l’ONU, 8 milliards de dollars manquent tous les ans pour éradiquer la maladie d’ici à 2030.

Protéger les plus vulnérables

Face à cette carence, Coalition PLUS et AIDES appellent à l’investissement de la communauté internationale. Autre levier pour enrayer la propagation du VIH, intervenir davantage dans les domaines de la santé maternelle, néonatale et infantile. C’est-à-dire toutes les périodes d’exposition au risque d’une femme en âge de procréer. Enfin, les victimes de violences sexuelles, deux fois plus exposées à une contamination par le VIH comparées aux femmes épargnées par ces violences, doivent elles aussi bénéficier d’une prise en charge renforcée.

  • Source : AIDES, Coalition PLUS, le 3 mars 2016

  • Ecrit par : Laura Bourgault : Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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