Sport : le dopage involontaire existe-t-il vraiment ?

05 septembre 2025

Être dopé à « l’insu de son plein gré » … Employée par le cycliste Richard Virenque à la fin des années 90, l’expression a pu prêter à sourire. Mais qu’en est-il sur le fond ? Un sportif peut-il vraiment subir un contrôle positif sans s’être – volontairement - dopé ? Éléments de réponse.

Sur le plan pharmacologique, le dopage correspond à l’administration d’un produit chimique destiné à améliorer les performances physiques et intellectuelles. Un contrôle antidopage réalisé sur un sportif, est dit « positif » en présence d’une substance détectée figurant sur une des listes des produits référencés dans le Code mondial antidopage, édicté sous l’égide de l’Agence mondiale antidopage (AMA).

Un groupe de travail

La notion de dopage « involontaire » fait son chemin, après la survenue de plusieurs cas litigieux, ces dernières années. Depuis la fin 2023, il existe d’ailleurs un groupe de travail consacré à ce sujet, au sein de l’AMA. Son objectif : approfondir les connaissances et la compréhension de ce concept que cette institution qualifie elle-même de « complexe ». Et à terme, déboucher sur des mesures de prévention plus efficaces.

Méconnaissance

A ce stade, plusieurs voies par lesquelles une personne peut commettre involontairement une violation des règles antidopage (VRAD) ont été décrites. L’AMA y intègre d’ailleurs le cas du sportif qui ingère un produit – comme un médicament, prescrit ou en vente libre – qui contient une substance interdite, sans que celui-ci ne soit au courant.

Pour le reste, ce dopage involontaire peut aussi survenir à travers d’autres situations ou substances. À l’image, par exemple :

  • des compliments alimentaires : certains peuvent en effet contenir des traces d’une substance interdite (SI), que celle-ci soit liée au processus de fabrication du produit ou qu’elle ait été ajoutée, sans figurer sur l’étiquette ;
  • d’aliments : de la même façon, certains peuvent renfermer des traces d’une substance interdite provenant de pratiques agricoles, « telles que l’utilisation de médicaments vétérinaires ou pesticides, ou de la transformation des aliments. Cette question a été particulièrement pertinente dans les cas de contamination de la viande par le clenbutérol (utilisé dans certains pays comme facteur de croissance pour les animaux d’élevage, n.d.l.r.) où des sportifs ont été contrôlés positifs après avoir consommé des aliments contaminés, ce qui a donné lieu à des litiges sur le dopage involontaire », plaide l’AMA ;
  • d’une substance dite « d’abus» : comme le cannabis par exemple, avec un sportif qui entre en contact « sans le savoir, par exposition indirecte », décrit l’AMA. Et de préciser : « cela peut se produire s’il touche des surfaces contaminées, s’il partage des objets avec une personne qui a utilisé la substance ou s’il entre en contact physique avec des personnes qui ont des traces de la substance sur leur peau ou leurs vêtements ».

Un baiser

Un dernier point a été récemment soulevé avec l’affaire de l’escrimeuse française Ysaora Thibus, contrôlée positive à l’ostarine, en 2023, un modulateur sélectif du récepteur aux androgènes. Elle plaidait la transmission par « fluide corporel », après des baisers échangés avec son compagnon qui lui, avait consommé des compléments alimentaires qui contenait la fameuse substance. En juillet 2025, le Tribunal arbitral du sport (TAS) a estimé que cette situation  était de nature à laisser des traces d’ostarine dans la salive. Et ainsi contaminer une personne en l’embrassant.

  • Source : AMA

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Destination Santé
Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous offrir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre quelles sections du site Web vous trouvez les plus intéressantes et utiles.

Plus d'informations sur notre politique de cookies sur nos CGU.

Aller à la barre d’outils