Sports à haut risque : pour les têtes brûlées ?

03 juillet 2024

Parmi les disciplines représentées aux Jeux olympiques de Paris 2024, certaines peuvent être considérées comme particulièrement à haut risque. Elles mettent la vie des athlètes en jeu en cas d’impair. Les pratiquants de ces sports sont des « sensation seekers », des chercheurs de sensations. Explications.

Même si chaque discipline sportive offre son lot d’adrénaline, certaines sont considérées comme extrêmes car elles mènent les athlètes à des hauteurs vertigineuses, comme la highline – le pratiquant marche dans le vide sur une slackline tendue à plusieurs dizaines, voire centaines de mètres de haut – le parapente ou encore le vol en wingsuit. Parmi les disciplines olympiques, le trampoline, l’escalade sportive ou le plongeon en font partie. Elles exposent en effet leurs pratiquants à des blessures graves ou à la mort en cas d’erreur dans leur exécution.

Les 120 ressorts situés tout autour de la toile du trampoline permettent aux meilleurs gymnastes de s’élever à une hauteur pouvant atteindre 8 mètres. Les meilleurs athlètes grimpent un mur incliné à 5 degrés de 15 mètres dans une des épreuves de l’escalade. Quant aux plongeurs de haut-vol, ils s’élancent notamment d’une plateforme fixe de 10 mètres de haut. De quoi faire paniquer nombre d’entre nous. Mais qu’est-ce qui attirent ces athlètes vers de telles disciplines ?

Athlètes sous contrôle ?

« Ces athlètes ont un besoin de sensations fortes plus élevé que la moyenne », explique Philippe Godin, psychologue du sport à l’Université Catholique de Louvain. On peut dire d’eux que ce sont des « sensation seekers », des chercheurs de sensations en français. Ces sportifs sont à la recherche d’intensité, de stimulations permanentes. Dans le risque et le danger, ils ressentent une forte dose d’adrénaline. Ce qui est le cas de tout sportif de haut niveau mais atteint des doses encore plus concentrées dans ces sports dangereux.

Sont-ils pour autant des têtes brûlées ? « Pas du tout au contraire », précise Philippe Godin. « Dans ces disciplines, ils mettent leur vie en jeu et doivent donc être conscients du danger. » Pour autant, ont-ils tout sous contrôle ? « C’est là que réside le plus grand danger pour ces athlètes. Certains en arrivent à une telle maîtrise de leur sport qu’ils pensent tout contrôler. Or ce n’est jamais possible. Résultat, c’est là que peut se produire l’accident. » Mais la plupart de ces athlètes ont  conscience des risques inhérents à ces disciplines à haut risque et ne manquent pas de les prendre en compte.

  • Source : Interview de Philippe Godin, psychologue du sport à l’Université Catholique de Louvain

  • Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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