Obésité: vers une explosion des maladies hépatiques?
29 juin 2016
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La stéatohépatite non alcoolique suit, chez les enfants, la courbe de l’épidémie d’obésité. Près de 46% des petits en surpoids ou obèses en sont atteints. L’explosion de cette pathologie liée au mode de vie inquiète les spécialistes, réunis du 30 juin au 1er juillet à l’occasion de l’édition 2016 du Paris Nash Symposium, à l’Institut Pasteur.
La stéatohépatite non alcoolique (NASH) est une maladie chronique du foie qui correspond à une accumulation de graisse dans le foie, associée à une inflammation et une dégénérescence des cellules hépatiques. A terme, cet état peut aboutir à la cirrhose et au cancer du foie.
L’alimentation occidentale, riche en graisses saturées et en cholestérol et pauvre en graisses insaturées, en fibres et en vitamines C et E, favorise les lésions de NASH. Logiquement, l’incidence de cette pathologie augmente à mesure que celle de l’obésité croît. Or en 2012, environ un tiers des enfants américains étaient en surpoids ou obèses. Ce qui justifie la préoccupation des spécialistes face à ce problème.
Le microbiote, producteur autonome d’alcool ?
Plusieurs équipes ont travaillé pour mieux comprendre le phénomène d’apparition de cette pathologie. Outre l’impact de l’alimentation, des études suggèrent que des facteurs génétiques joueraient également un rôle important dans l’atteinte du foie.
Plus surprenant : le microbiote intestinal des enfants obèses produirait de l’alcool de façon endogène, c’est-à-dire par lui-même. Cela « pourrait jouer un rôle dans les atteintes hépatiques », suggèrent les chercheurs. L’inflammation chronique de ce même microbiote, chez les obèses et les diabétiques était déjà bien documentée.
A l’heure actuelle, les traitements reposent avant tout sur la prévention avec modification des habitudes alimentaires. Eviter la consommation de sodas, de graisses animales riches en acides gras saturés et en cholestérol, pratiquer un exercice physique régulier… « Il est urgent de renforcer l’information et la prévention des risques de stéatose métabolique auprès des enfants et de leurs parents », conclut le Pr Lawrence Serfaty, organisateur du symposium.
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Source : Société francophone du diabète, 30 juin 2016
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet