Substituts nicotiniques : un accès limité

25 avril 2020

Le Gouvernement a pris un arrêté visant à prévenir la pénurie de substituts nicotiniques. Seul un achat par mois en pharmacie sera autorisé. Et il ne sera plus possible de s’en procurer sur Internet. Dans ce contexte, l’ANSM tient à rappeler les règles de bon usage et les risques liés à ce médicament

Dans un arrêt publié au Journal Officiel du 23 mars, le gouvernement prévoit plusieurs mesures pour éviter le mésusage des substituts nicotiniques et garantir leur disponibilité pour les patients traités pour une dépendance tabagique :

  • La délivrance des substituts nicotiniques en pharmacie est temporairement limitée. « Les pharmaciens ne délivreront que le nombre de boîtes nécessaires pour un traitement d’un mois de la dépendance tabagique, renouvelable et apporteront leur conseil dans le bon usage de ces médicaments. » ;
  • Le nombre de boîtes dispensées doit être inscrit au dossier pharmaceutique, que le patient ait ou non présenté une ordonnance médicale ;
  • La vente sur internet de tous les substituts nicotiniques est par ailleurs suspendue.

Ces mesures ont été prises suite à la publication de plusieurs études indiquant une potentielle protection de la nicotine contre le Covid-19. En conséquence, les autorités sanitaires craignent une ruée sur les substituts nicotiniques : gommes à mâcher, pastilles et patchs. Aucune date limite d’application de ces décisions n’est connue à ce jour.

Cet arrêt vise « d’une part, à prévenir les risques sanitaires liés à une consommation excessive ou un mésusage lié à la médiatisation d’une éventuelle action protectrice de la nicotine contre le Covid-19. Et d’autre part (à) garantir l’approvisionnement continu et adapté des personnes nécessitant un accompagnement médicamenteux dans le cadre d’un sevrage tabagique ».

Les substituts nicotiniques réservés aux fumeurs en sevrage

« Les substituts nicotiniques ne doivent pas être pris pour prévenir ou traiter une infection par le coronavirus », insiste l’ANSM Pour l’Agence national du Médicament (ANSM). « Leur accès doit être réservé aux personnes qui en ont besoin dans le cadre d’un sevrage tabagique. » En effet, ces traitements sont contre-indiqués chez les non-fumeurs. Il s’agit de médicaments qui peuvent entraîner des effets secondaires, sans oublier le risque de dépendance à la nicotine.

Des études en cours sur l’éventuelle protection de la nicotine

Certes « des données publiées récemment ont mis en évidence une faible proportion de fumeurs chez des patients atteints par le coronavirus », explique l’ANSM. Mais il est bien trop tôt pour conclure à un effet protecteur de la nicotine contre le Covid-19. Pour vérifier cette hypothèse, des essais cliniques doivent être menés. L’ANSM est en contact avec les équipes hospitalières qui élaborent ces essais, en amont du dépôt de leur demande d’autorisation d’essai clinique.

  • Source : ANSM, 24 avril 2020

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Laura Bourgault

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