Syndrome de Paris : un choc culturel extrême
11 juillet 2023
Des nausées, des vertiges, des vomissements voire des hallucinations, ce sont ni plus ni moins les symptômes associés au syndrome de Paris. Un « mal » qui touche certains touristes à leur arrivée dans la capitale. Explications.
Une augmentation du rythme cardiaque, des nausées, des vertiges et encore plus intensément des vomissements et des épisodes d’hallucination traduisent cet état psychologique résumé par l’expression « Syndrome de Paris ». Mais de quoi s’agit-il exactement ?
Les Chinois et les Japonais particulièrement exposés
Certes, ce phénomène n’est pas répertorié dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM). Mais il existe bel et bien. Selon le Pr Mathieu Deflem, sociologue à l’Université de Caroline du Sud, ce syndrome concernerait davantage la population asiatique.
Comment l’expliquer ? Par la déception, voire le désespoir lié au décalage entre une ville idéalisée et romancée (représentée dans certains films comme Le fabuleux destin d’Amélie Poulain ou la série Emily in Paris), et le réel (les transports en commun, l’état de certaines rues…). Ce décalage entre le rêve et la réalité va alors s’exprimer par un véritable choc culturel, et ce de façon « viscérale ».
Choc culturel extrême
Les symptômes se rapportent nettement à ceux d’un trouble anxieux généralisé. Dans certains cas, le visiteur peut aller jusqu’à éprouver « un sentiment de désorientation, de dépression, d’irritabilité et de maladie physique », complète le Pr Deflem.
Dans la population japonaise, les cas de syndrome de Paris sont fréquents. Ils ont même été décrits par un psychiatre japonais résidant à Paris, Hiroaki Ota. Ce qui ressort de son travail ? Au total, « 57 % des problèmes psychiatriques révélés en voyage chez les touristes japonais en Europe se sont produits en France, notamment à Paris. »
En conséquence du choc culturel et du malaise social, certains touristes adoptent des comportements « antisociaux : la personne s’enferme dans son appartement ou dans sa chambre d’hôtel ; elle n’arrive plus à prendre les transports communs, par exemple. Ce comportement peut s’accompagner d’une angoisse ressentie par rapport au regard des autres (entre autres les Français), imaginaire et critique sur lui. Il peut avoir une ampleur importante pour certains cas : des hallucinations et le désir de mort peuvent être présents. »