Syndrome de stress post-traumatique : quelle prise en charge ?
17 février 2020
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Le syndrome de stress post-traumatique altère le bien-être physique et psychique. Mais il existe des solutions pour s’en sortir. De quel suivi les patients peuvent-ils bénéficier ? Éclairage de Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne à Paris.
Destination Santé : Existe-t-il plusieurs types de syndrome de stress post-traumatique ?
Johanna Rozenblum : Oui, il y a deux grands types de stress post-traumatique, et il faut en tenir compte pour la prise en charge. Le plus connu est l’état de stress post-traumatique qui intervient après un événement brutal et violent d’expérience de mort imminente (accident, deuil, attentat, catastrophe naturelle…). Ce stress peut encore une fois, toucher l’entourage d’une personne vivant le traumatisme. L’autre état de stress post-traumatique (et qui n’a pas tout à fait la même symptomatologie), se retrouve chez les personnes qui ont subi des violences psychologiques et/ou physiques répétées dans le temps (harcèlement, maltraitance, viol…) avec l’impossibilité de faire face et de se défendre. Dans ces deux catégories de stress post-traumatique, on retrouve quoi qu’il arrive le sentiment d’impuissance, l’impuissance de se sauver ou de sauver une victime.
DS : Quel est le point de départ d’une prise en charge efficace ?
JR : C’est la compréhension de l’événement traumatique et de ses conséquences psychiques qui vont permettre de soulager les symptômes et restaurer le bien-être. Même s’il peut s’avérer tout à fait nécessaire, un traitement médicamenteux seul ne va souvent pas suffire. L’un des (premiers) objectifs est de recueillir le récit de la victime, d’entendre sa souffrance en respectant sa temporalité. Il faut réduire le sentiment d’insécurité et d’anxiété qui sont au premier plan. En élaborant autour du vécu propre, l’objectif sera de travailler l’intensité des émotions en restant très attentif au symptôme dissociatif mis en place comme une défense face à l’insupportable. La prise en charge la plus précoce possible des victimes constitue à ce jour un enjeu majeur de santé publique.
DS : Quelles approches psychologiques sont reconnues comme efficaces pour apaiser les patients ?
JR : Les TCC (Thérapies cognitivo-comportementales) sont les prises en charges les plus indiquées aujourd’hui, elles visent à modifier les pensées et les comportements problématiques de la personne et à les remplacer par des pensées et des réactions appropriées à la réalité. Elles aident à comprendre l’origine du problème et à trouver des solutions. L’approche peut être comportementaliste, mais il existe aussi l’EMDR (EyeMovement Desensitization and Reprocessing), technique qui associe les mouvements des yeux de la personne aux images mentales qui lui rappellent l’expérience traumatisante. Elle vise à diminuer la sensibilité de la personne aux images et aux souvenirs traumatisants. Il y a aussi l’hypnose… Pour certains, ce seront les groupes de parole qui pourront s’avérer davantage soutenant, pour d’autres les thérapies individuelles ou familiales. La bonne approche est celle qui convient au patient et qui lui permettra de retrouver à son rythme une meilleure qualité de vie.
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Source : Interview de Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne à Paris, le 26 janvier 2020
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Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet