Tabac : en finir avec la dépendance
04 août 2021
La dépendance au tabac est multidimensionnelle. Comprendre les mécanismes de l'addiction, repérer les situations qui conduisent à fumer une cigarette, c'est déjà commencer à se libérer de cette dépendance.
En France, le tabac est la première cause évitable de cancer. Il serait responsable de 45 000 décès des suites d’un cancer par an. Pourtant, même si sa consommation a diminué ces dernières années, cette baisse a connu un ralentissement pendant la crise sanitaire. Ce n’est pas un hasard : la nicotine agit sur le cerveau en provoquant la libération de neurotransmetteurs qui activent le circuit de la récompense et favorisent la sensation de bien-être. Le tabac a donc permis à certains fumeurs de réduire l’anxiété liée à la Covid.
Mais le soulagement induit par la cigarette n’est que de courte durée : une fois son effet dissipé, une sensation de malaise apparaît. Le corps est en manque de nicotine et il le fait savoir : très forte envie de fumer, nervosité, anxiété, agitation… Ces signes disparaissent dès que l’on fume une nouvelle cigarette. « C’est pourquoi les patchs et gommes à mâcher contenant de la nicotine aident à neutraliser les symptômes de manque de nicotine lorsque l’on arrête de fumer », explique le site Fil Santé Jeunes. Mais la dépendance au tabac compte d’autres dimensions.
Le tabac comme « béquille »
Certains fumeurs consomment du tabac uniquement dans certaines situations : à la pause déjeuner, en soirée, etc. Dans ces situations, l’envie de fumer est « automatique ». C’est la dépendance comportementale au tabac. Lorsque l’on souhaite arrêter de fumer, il faut commencer par repérer les situations qui déclenchent l’envie. Puis, soit on les évite, soit on met en place des stratégies pour faire baisser l’envie.
La dépendance psychologique au tabac, elle, s’apparente à une « béquille » que l’on utilise lorsque l’on se sent stressé, triste, fatigué… Elle peut calmer lorsque l’on est stressé, ou stimuler quand on est fatigué. Mais, on l’a dit, l’effet de la nicotine n’est que temporaire. Il faut donc trouver des parades et pour cela, mieux vaut être accompagné : selon le site Tabac Info Service, le fait d’être accompagné pendant son sevrage tabagique augmente de 70% ses chances de réussite.
Evitement et remplacement
Cet accompagnement peut être réalisé avec des professionnels de santé spécialisés en tabacologie, en cabinet, établissement médico-social ou centre hospitalier. Les thérapies comportementales et cognitives donnent généralement de bons résultats sur la dimension comportementale et psychologique de la dépendance : elles permettent d’apprendre des stratégies pour faire face à l’envie de fumer et visent à augmenter la confiance que le fumeur possède dans ses capacités à atteindre l’abstinence.
Quant aux méthodes alternatives comme l’hypnose, l’acupuncture, l’auriculothérapie ou la cigarette électronique, elles n’ont, en l’état actuel des connaissances, pas fait la preuve scientifique de leur efficacité sur le long terme.
A savoir : Certains médicaments comme le Zyban© et le Champix© peuvent être prescrits en deuxième intention. Les effets indésirables de ces médicaments sont à discuter avec un médecin.
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Source : Fil Santé Jeune, Tabac Info Service, INCa, Vidal, consultés le 5 juillet 2021
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet