Glyphosate : les taux dans les urines augmentent au fil du temps
25 octobre 2017
glyphosate defotoberg/shutterstock.com
Aux Etats-Unis, l’analyse de prélèvements urinaires a laissé apparaître des traces de glyphosate. Des taux augmentant dans les années suivant l’exposition. Ces données concernant l’herbicide contenu dans le Roundup inquiètent… Notons par ailleurs, que ce 25 octobre, la Commission européenne a annoncé le report du débat sur la légalité de cette substance.
Depuis l’arrivée des cultures génétiquement modifiées sur le marché mondial en 1993, le taux d’exposition au glyphosate a augmenté de… 500%. Le Roundup, principale marque connue pour contenir du glyphosate, est en effet utilisé pour favoriser la croissance du blé, du maïs, du soja et de l’avoine.
Banalisée, cette substance passe inaperçue. Ainsi, « malgré l’exposition croissante à cette substance, très peu de personnes réalisent aujourd’hui que le glyphosate se retrouve dans leurs assiettes », expliquent des chercheurs de l’Université de San Diego (Californie, Etats-Unis). De 1993 (juste avant l’introduction des OGM) à 2016, l’équipe du Pr Paul J. Mills a donc étudié les niveaux de glyphosate dans 100 prélèvements urinaires », pour en étudier la toxicité sur le long cours. Tous les échantillons étaient issus de 5 cliniques différentes.
70% des prélèvements urinaires contaminés
Et les résultats publiés après 23 ans d’analyse font peur. « Au début de l’étude, très peu de personnes présentaient des niveaux détectables de glyphosate ». En 2016, le tableau s’est assombri : « 70% des prélèvements urinaires contenaient des traces de cet herbicide ». Et les taux de toxicité étaient croissants au fil des années.
Compte tenu des effets néfastes du glyphosate sur la santé (cancérigène probable), ces données sont peu rassurantes en termes de santé publique. Qu’en est-il de l’avenir du glyphosate ? A ce sujet, la Commission européenne devait débattre ce 25 octobre du renouvellement de la licence du glyphosate après décembre 2017. Mais ce dossier a fait l’objet d’un report. Affaire à suivre…
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Source : Journal of the American Medical Association, le 24 octobre 2017
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet