Tatouage : les couleurs reviennent !

26 décembre 2013

Contre toute attente, le tatouage gardera bien ses couleurs ! Car finalement les 59 pigments à propos desquels une alerte avait été lancée par le Syndicat national des dermatologues-vénérologues (SNDV) et qui se trouvaient menacés de disparaître du marché français au 1er janvier 2014, pourront continuer d’être utilisés. Dans une lettre  relayée par l’association Tatouage et Partage, le ministère de la santé  explique ce revirement en reconnaissant  une erreur d’interprétation des directives européennes ! Colère du Dr Jean-Claude Larrouy, représentant du SNDV…

Les 59 teintes menacées de disparaître de la palette des tatoueurs français resteront donc… en vente libre. C’est en effet ce qu’a confirmé le ministère de la santé dans une lettre envoyée à l’association Tatouage et Partage le lundi 23 décembre. L’association, qui avait  chargé un juriste d’éplucher les textes européens puis d’interpeller le ministère, voit son effort de lobbying couronné de succès. Etant donné que 90% des tatouages sont faits en couleur, cette décision ne peut que rassurer la profession.  Stéphane Chaudesaigues, président de cette association, souligne également que ce changement devrait « renforcer la sécurité des clients qui ne seront pas contraints de choisir des salons illégaux, souvent douteux sur le plan de l’hygiène. Ou qui n’utilisent pas d’encres correspondant à la norme européenne ».

Virement de bord !

Pour rappel, le débat avait été initié en janvier 2013 par le Syndicat national des dermatologues vénérologues (SNDV). Celui-ci avait informé l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) de l’éventuelle toxicité de 59 des 153 colorants, couramment utilisés dans les salons de tatouage professionnel français.

Les dermatologues piqués au vif

« Les politiques n’assument pas leurs responsabilités », affirme aujourd’hui le Dr Jean-Claude Larrouy, dermatologue vénérologue au CHU de Nice. Membre du SNDV, il est l’un des initiateurs de l’alerte donnée à l’ANSM en janvier 2013 qui avait fait l’objet d’une pétition des artistes tatoueurs. « La toxicité de ces encres n’est certes pas prouvée, mais l’exposition à de tels composants représente obligatoirement une agression pour la peau ».

De fait, la plupart de ces encres contiennent de l’aluminium, du cobalt, du cuivre, du chrome, du fer, du mercure et du nickel. Autant de substances qui pour la plupart, sont classées cancérigènes. « Le risque est potentiel, mais par principe de précaution on ne peut pas nier la présence de ces métaux et de dérivés du pétrole, dangereux même dans des proportions infimes », conclut le Dr Larrouy.

Ecrit par Laura Bourgault – Edité par : David Picot

  • Source : Interviews du Dr Jean-Claude Larrouy, dermatologue vénérologue au CHU de Nice et membre du Syndicat national des dermatologues vénérologues (SNDV), 26 décembre 2013 - Interview de Stéphane Chaudesaigues, président de l’association Tatouage et Partage, le 26 décembre 2013 - Annexe de l’arrêté du 6 février 2001 du Code de la Santé Publique

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