Thalidomide : un risque de cancer secondaire
16 avril 2013
Dans les années 50, le thalidomide était prescrit pour soulager les nausées des femmes enceintes. ©Phovoir
Aujourd’hui indiqué dans le traitement du myélome multiple, le thalidomide est associé à une augmentation du risque de cancer secondaire hématologique. En accord avec l’agence du médicament, le laboratoire Celgène a complété le résumé des caractéristiques du produit (RCP) et informé les professionnels de santé.
Le thalidomide est une molécule à l’histoire déjà longue. Indiqué dans les années 50-60 aux femmes enceintes, pour soulager les nausées matinales, ce traitement « avait été retiré du marché en 1962 en raison de la survenue de malformations congénitales graves », rappelle l’ANSM.
En avril 2008, il a entamé une seconde vie avec l’obtention d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne contre le myélome multiple, chez les patients de plus de 65 ans. Il a ainsi été commercialisé en France en 2009 par le laboratoire Celgène, en association avec deux autres molécules, le melphalan et la prednisone.
Près de 40 mois plus tard, les derniers bilans de pharmacovigilance ont toutefois mis en évidence une hausse du risque de cancer secondaire hématologique. Ce dernier « a augmenté avec le temps, passant de 2% après 2 ans de traitement à 4% après 3 ans », a précisé l’ANSM. « Le laboratoire Celgène a récemment informé les professionnels de santé de ce risque de cancer hématologique associé au thalidomide et le résumé des caractéristiques du produit (RCP) a été révisé en conséquence. »
Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet