Trop de bruit nuit au cerveau
23 octobre 2020
Une vaste étude américaine vient confirmer des travaux précédents : l'exposition au bruit ambiant semble faire partie des facteurs de risque de développer une forme de démence sur le long terme.
Âge et terrain génétique sont les principaux facteurs de risque de développer une forme de démence comme la maladie d’Alzheimer. D’autres facteurs de risque, évitables ceux-ci, sont désormais bien établis comme le niveau d’instruction, l’exposition à la pollution, l’hypertension artérielle non prise en charge, la dépression ou la surconsommation d’alcool et de produits sucrés.
Plusieurs travaux ont également établi un lien entre perte auditive et apparition du déclin cognitif. La perte auditive est très souvent liée à la surexposition à des bruits forts. Une vaste étude américaine vient confirmer ce lien.
Principal facteur de risque évitable
Publiée dans la revue Alzheimer’s & Dementia, cette étude* porte sur les 5 227 membres de la cohorte Chicago Health and Aging Project, âgés de 65 ans et plus. Au moment de l’étude, 30% des membres de la cohorte présentaient une déficience cognitive légère et 11% étaient atteints de la maladie d’Alzheimer. L’étude a montré que ceux qui vivaient dans les zones les plus bruyantes avaient une probabilité 36% plus élevée d’avoir une déficience cognitive légère et une probabilité 30% plus élevée d’être atteint de la maladie d’Alzheimer.
Pour l’auteure principale Sara D. Adar, de l’Université du Michigan, « il existe une opportunité de santé publique car certaines interventions peuvent réduire les expositions au bruit à la fois au niveau individuel et au niveau de la population ».
Dans son rapport 2020 consacré à la prévention de la démence, la revue The Lancet va dans le même sens et insiste notamment sur la nécessité d’encourager « l’utilisation de prothèses auditives contre la perte auditive » et de réduire « la perte auditive en protégeant les oreilles contre une exposition excessive au bruit ». Pour les auteurs, la perte d’audition serait aujourd’hui le premier facteur de risque évitable de la démence.
* soutenue par des subventions de l’Association Alzheimer et du National Institute on Aging.
-
Source : Alzheimer's & Dementia, Fondation recherche Alzheimer, The Lancet, consultés le 19 octobre 2020
-
Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet